L’ÉLÉMENT RÉGULATEUR
JOUEUR DE DEVOIR ET GIRONDIN DEPUIS HUIT ANS, LE CENTRE EST DEVENU LE BAROMÈTRE DE LA LIGNE DE TROIS-QUARTS DE L’UBB.
« Et on arrête de dire que je suis vieux, OK ? » La sortie pleine d’humour de Julien Rey, le centre trentenaire de l’UBB, en dit long sur le bonhomme, un gaillard d’1,91 mètres et 100 kilos, qui rentre dans sa huitième saison sous le maillot bordelobéglais. « C’est vrai que pour parler des trois-quarts, je vais être un des plus âgés, si ce n’est le plus âgé hélas ! Je commence à avoir un petit peu d’expérience. Je vais essayer d’apporter cela, mais je vais être considéré comme un autre joueur. Il n’y a pas de doute là-dessus. » Humble, c’est dans son caractère, celui d’un joueur sur lequel on peut compter, s’appuyer, comme tout bon premier centre. Et à l’aube de la nouvelle saison, plus qu’un exemple, il demeure celui qui régule, ouvre la porte pour les trois-quarts, trie les ballons et les bonnes situations.
Et cela tombe bien, l’UBB va jouer son deuxième match à MarcelDeflandre face à La Rochelle. Un bon sparring-partner ? « On va y aller en essayant de faire un meilleur match que le week-end dernier, en mettant un peu plus d’intensité, plus de précision. Il y a eu beaucoup d’erreurs, c’est normal pour un premier match amical. On va avoir un peu plus de fraîcheur physique, car on a eu une semaine un peu moins dure. Tous les niveaux de paramètres devront être augmentés et cela sachant que l’opposition de La Rochelle sera aussi plus forte, sans vouloir faire injure à Biarritz, car ils ont plus l’habitude d’un gros volume de jeu. »
LE « PAPA » DES LIGNES ARRIÈRE
Comme à Aguilera, les coachs girondins ont prévu un mélange espoirs-nouveaux-anciens expérimental et Julien, le Commingeois, demeure ce garçon sur lequel l’UBB peut compter en toute occasion. Et ce n’est pas le changement de coachs ni de méthode qui peut effrayer le gaillard, international jeunes, universitaires, Barbarians et A : « C’est une nouvelle méthode de travail qui est plus axée sur la précision et sur les skills. On a plus de repères sur la circulation des joueurs. Les coachs ne veulent oublier aucun détail pour qu’au final, la fraction de seconde qui manque pour marquer un essai, soit présente. Cela peut aussi bien te faire gagner un match que te le faire perdre. » Il est comme ça Nino et les jeunes comme les nouveaux peuvent s’appuyer sur lui pour échanger. Car, c’est bien un « papa » des lignes arrière. Et l’UBB, qui a enrichi son panel de centres avec la bombe Naqalevu, pourrait bien avoir trouvé la paire idéale. Spence, Decron ou Uberti salivent déjà au plaisir de jouer ou de retrouver leur « Nino ».
Le sélectionneur Guy Novès considérait Julien Rey, en septembre dernier, comme un joueur « autour duquel on peut jouer ». Et quand Rory Teague insistait sur sa conception du jeu : « La chose la plus importante, c’est surtout de prendre la bonne décision au bon moment. » On jurerait à ce moment qu’il parlait de Julien Rey…