IM-PI-TOYA-BLES !
DIMANCHE, CE SERA L’AUSTRALIE, UN GROS MORCEAU. MAIS EN ATTENDANT, LES FRANÇAISES ONT DÉVORÉ LE HORS D’OEUVRE JAPONAIS. SUR LE PLAN ATHLÉTIQUE, LEUR SUPÉRIORITÉ CREVAIT LES YEUX.
Il suffisait de marcher moins de dix minutes pour changer d’univers. Alors qu’Irlandaises et Australiennes s’expliquaient dans une cocotte minute, Françaises et Japonaises s’affrontaient dans une atmosphère presque confidentielle. Mais Bernard Laporte et Laura Flessel ne s’étaient pas trompés d’enceinte et les filles de France ne leur ont pas fait regretter d’être venus s’asseoir dans ces gradins amovibles. Douze secondes, c’est le temps qu’il a fallu à Romane Ménager pour marquer le premier essai, le début d’une débauche offensive. Douze fois, les Françaises ont franchi la ligne adverse malgré deux cartons jaunes, et c’est à Marjorie Mayans qu’est revenu l’honneur de clôturer la marque au terme d’une farandole. Sur le plan athlétique, elles ont roulé sur leurs adversaires, un peu comme les Anglaises l’avaient fait face aux Espagnoles. Les pauvres Asiatiques ont explosé d’entrée sous les coups de boutoir et les accélérations de feu des Bleues décolorées en blanc et comme si ça ne suffisait pas, la mêlée fut passée aux brodequins à chaque impulsion décidée par Gaëlle Mignot. Le bonus s’est donc annoncé très vite et il a eu des vertus rassurantes avant de retrouver les Australiennes, dimanche. Il n’y aura sans doute pas grand chose de commun entre les deux oppositions, la première ligne de défense n’offrira pas les mêmes largesse que ces petites Japonaises à peine moins ridicules que les Hong Kongaises deux heures auparavant.
UNE CONSTANCE REMARQUABLE
Les entraîneurs avaient visiblement laissé au repos quelques cadres avant de négocier le premier grand rendez-vous, ça leur donnera peut-être un avantage supplémentaire dimanche contre une équipe australienne forcément secouée par sa défaite initiale car il semble de plus en plus probable que le Canada terminera meilleur second. « On voit que physiquement, nous avons tenu de la première à la dernière minute, c’est ce que je retiens », diagnostiquait la capitaine Mignot qui avait du mal à cacher sa satisfaction derrières quelques réserves d’usage : « On nous a dit que nous n’avons pas fait de match de préparation. En fait nous avons rencontré deux fois en une semaine des filles qui n’ont pas été choisies dans la sélection et qui nous ont offert une belle opposition. Ce n’était pas la NouvelleZélande, c’est sûr, mais nous assumons notre choix d’avoir fait beaucoup plus de stage. Je veux dire un stage physique, très condensé, très dur pour aller chercher au fond de nos réserves et je vois aujourd’hui que ça porte ses fruits. Nous verrons bien si ça dure durant toute la compétition. » Gaëlle Mignot et ses amazones ont parfaitement réussi leur entrée dans la compétition. Elles ont brisé ce pseudo-épouvantail japonais que l’on n’a pas reconnu. Comment cette équipe a-t-elle bien pu faire trembler l’Irlande en match amical ou écraser le pays de Galles ? Ou alors, ce sont les Françaises qui se sont hissées tout de suite à un niveau stratosphérique. Elles ont finalement très peu de repères contre ces Australiennes, championnes olympiques à VII. Elles auront eu trois jours pour visionner quelques images, mais la vidéo fonctionnera aussi en sens inverse et à voir les déboulés des Ladagnous, Ménager, Colson, elles pourraient se dire que cette France-là n’est pas forcément meilleure à prendre que l’Irlande à domicile.