Midi Olympique

EN RECONSTRUC­TION

APRÈS LE DÉPÔT DU BILAN DU CASE, LE RC SAINT-ETIENNE EST REPARTI AU DERNIER NIVEAU EN SÉRIES. ET S’ATTACHE À RECONSTRUI­RE UN CLUB DE RUGBY PATIEMMENT.

- Par Sébastien FIATTE

Il y a un an, au coeur de l’été 2016, presque jour pour jour, le Cercle Athlétique Saint-Étienne (Case) déposait le bilan. Après une relégation administra­tive de la Fédérale 1 à la Fédérale 3 en 2013, le club stéphanois avait retrouvé la Fédérale 2 en 2015. Il n’y évolua qu’une saison avant de couler. Depuis, une poignée de dirigeants a repris le flambeau pour faire vivre le rugby à l’ombre de Geoffroy-Guichard, dans une cité où l’ovale est arrivé en 1898, soit bien avant le football (1906), mais n’a jamais réussi à s’y imposer.

Le Case est mort, mais le RCSE, Racing Club Saint-Étienne, est bien vivant, comme en témoigne son titre de champion du Lyonnais de Troisième Série. Et son éliminatio­n en huitièmes de finale du championna­t de France. « C’est rageant, souffle le président, Pierre Perrin. On perd sur la culture rugby, la gestion, l’envie de gagner… C’est dommage mais c’est de notre faute. »

Cela n’entache toutefois pas la capacité du nouveau club à avoir rebondi. Emmené par le troisième ligne, Clément Vidal, jeune entraîneur et joueur, l’équipe a redonné du baume au coeur à une ville meurtrie, dont l’équipe évoluait tout de même en Pro D2 en 2011… « Clément et Florie Chabry, présente au rugby depuis dix ans, ont joué un grand rôle, poursuit le dirigeant. Et félicitati­ons aux joueurs pour s’être accrochés. Tout le monde a joué le jeu. Je suis juste déçu parce qu’ils méritaient mieux. D’autant plus qu’ils ont poussé pour créer une équipe. Au départ, on ne voulait plus de séniors. »

Si les seniors ont réussi leur saison, le chantier reste encore énorme, à différents étages. Tout d’abord, la descente au plus bas niveau, s’est accompagné­e d’une restrictio­n de l’accès à un terrain permettant au club de se développer. La saison dernière, par exemple, il ne pouvait pas tenir une buvette. « Il nous faudrait un terrain clos pour mieux se sentir chez nous, et un espace pour pouvoir recevoir nos partenaire­s, explique Pierre Perrin. Nous avons joué la saison dernière en Troisième Série, mais nous n’avions pas passé une saison comme ça à SaintÉtien­ne depuis dix ans ! Sur le plan humain, c’était très agréable. » Il reste donc à reconstrui­re patiemment, pas forcément pour replacer Saint-Étienne sur la carte du rugby profession­nel, ce qui prendrait de toute façon beaucoup de temps. Mais déjà pour permettre au club de rejouer à un niveau plus conforme au standing d’une ville de cette taille. « Nous allons construire petit à petit. Je crains que la deuxième saison soit plus difficile. Nous devrons travailler sur les fondements du club. Ce n’est pas la peine de vouloir des choses qu’on ne pourra pas atteindre. »

Le premier objectif sera déjà à terme de passer de deux cents à deux cent cinquante licenciés, en recrutant dans l’école de rugby. Le reste viendra en temps et en heure.

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Photo DR Saint-Étienne compte redevenir un club qui compte même si ses dirigeants sont bien conscients que cela prendra du temps.

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