DU RIFIFI AU PARADIS !
IL Y A DEUX « FÉDÉS » À TAHITI. L’UNE RECONNUE PAR L’ETAT, L’AUTRE PAR WORLD RUGBY. LA POSSIBLE QUALIFICATION AU MONDIAL PEUT-ELLE ÊTRE REMISE EN QUESTION ?
La semaine dernière, l’équipe de Tahiti remportait l’Oceania Cup après une victoire face aux Iles Cook à Rarotonga (13 à 9). Un succès qui permet aux Polynésiens de rêver à une hypothétique qualification pour le Mondial 2019. Tout va pour le mieux, alors ? Pas vraiment. En coulisses, une querelle politique oppose deux factions du rugby tahitien, « guéguerre » qui pourrait remettre en questions le succès arraché sur le terrain. On s’explique. En décembre 2015, à l’issue d’élections houleuses et jugées anti-démocratiques par plusieurs observateurs, le ministère de la jeunesse et des sports refusait à la Fédération tahitienne de rugby dirigée par le président Charles Tauzier la délégation nécessaire à l’organisation de toute compétition sportive. Dans la foulée, la Fédération polynésienne de rugby, menée par Apolosi Foliaki, voyait le jour. Le 24 août 2016, la FPR de Foliaki recevait même l’agrément du gouvernement de la Polynésie française. Afin d’intégrer le giron international et participer aux compétitions en vigueur sur la planète ovale, les dirigeants de la Fédération polynésienne de rugby écrivaient donc à World Rugby. Mais les deux missives restaient sans réponse, la suprême instance attendant de réunir son comité exécutif avant d’intégrer toute nouvelle fédération à son panel...
LA PROBLÉMATIQUE RÉGLÉE FIN AOÛT ?
Quelques mois plus tard, une délégation de la FPR se rendait donc au Tonga afin d’y rencontrer Bruce Cook, responsable du rugby océanien pour World Rugby. Celui-ci affirmait alors aux intéressés qu’une « enquête était en cours », refusant de débouter l’historique Fédération tahitienne de rugby au motif qu’elle bénéficiait encore du soutien du Comité olympique de Polynésie française, un organe pourtant non-rattaché au CIO. Face à la fin de non-recevoir prononcée par World Rugby et de fait privée des subventions traditionnellement distribuées par l’instance dirigeante du rugby mondial, la FPR reconnue par l’état devait donc se résigner à laisser à sa rivale FTR (membre de World Rugby depuis 1994) le soin d’aligner une équipe en Oceania Cup. La sélection, grâce à l’appui de treize joueurs basés en France, arrachait alors la victoire face aux Iles Cook qui fit tant parler au bout du monde. Mais celle-ci sera-t-elle finalement homologuée ? Les Iles Cook ne vont-elles pas se retourner contre une Fédération n’ayant pas le soutien gouvernemental nécessaire ?Autant de problématiques qui pourraient être réglées fin août, date à laquelle la Fédération polynésienne de rugby devrait enfin être intégrée au Comité Olympique de la Polynésie française. Reste à savoir si World Rugby validera alors la victoire du 4 août, obtenue par une sélection n’ayant a priori pas le moindre ancrage légal...