Midi Olympique

EN « SEMI » LIBERTÉ

REPLACÉ AU POSTE DE FLANKER DURANT L’INTERSAISO­N, LE CHAMPION OLYMPIQUE FIDJIEN EST UNE DES BELLES SURPRISES DE LA PRÉPARATIO­N STADISTE. UNE PROMESSE ?

- Auteur d’un doublé dans la seule première mi-temps, Semi Kunatani, qui échappe ici au Racingman Xavier Chauveau, a été un des grands acteurs de la soirée toulousain­e. Reposition­né en troisième ligne, il a marqué des points. Par Jérémy FADAT, envoyé spécia

Et si c’était la belle idée de l’été toulousain ? Elle avait germé en fin de saison passée quand, devant l’impossibil­ité d’attirer au club d’un troisième ligne pénétrant d’envergure, le staff avait choisi de replacer son ailier Semi Kunatani (26 ans) comme flanker. Pari jusque-là gagnant. Impression­nant défensivem­ent face à Colomiers il y a deux semaines, le Fidjien (1,92 m ; 98 kg) a rayonné vendredi soir, avec notamment deux essais inscrits dans le premier acte. En décembre dernier, Ugo Mola nous confiait à son sujet : « Ce mec, il est différent même s’il ne faut pas que sa différence soit un poids pour l’équipe. Pour autant, c’est un joueur hybride et, plutôt que de vouloir trop le transforme­r, il faut lui laisser une part de liberté. Avec lui, il se passe toujours quelque chose. » Avant d’avouer : « Il a tous les réflexes d’un troisième ligne. Au regard des blessés ou du recrutemen­t, on se posera forcément la question de son reposition­nement. » Quelques mois plus tard, la réalité a remplacé la projection. Effectivem­ent, Kunatani est l’illustrati­on même de l’élément hybride. Ce genre d’acteur qui ne ressemble à aucun autre. « Cela fait un moment qu’il voulait occuper Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany ce poste », explique son coéquipier Thomas Ramos. En effet, le champion Olympique n’avait pas caché sa préférence pour la troisième ligne, ce qui le rapproche davantage du rôle qu’il tenait avec sa sélection à VII.

MADAULE : « IL ME FAIT UN PEU PENSER À YATO »

Contre le Racing, Kunatani s’est révélé l’un des perforateu­rs privilégié­s des Stadistes. Capable de créer des brèches incroyable­s, de remettre de l’avancée en permanence ou de terminer les actions derrière les ballons portés. « C’est un joueur vraiment à part, souriait son président Didier Lacroix, croisé après la rencontre. S’il fallait jouer talonneur, je crois qu’il le ferait. » Ce qui serait utile à son équipe d’ailleurs ! Plus sérieuseme­nt, s’il lui reste de nombreux progrès à effectuer, il a marqué des points en vue du début de saison. Son partenaire et concurrent, Louis-Benoît Madaule, note : « Sur la touche, comme je suis annonceur, je répète un maximum de choses avec lui aux entraîneme­nts, notamment le timing. Il redécouvre un poste qu’il a connu par intermitte­nce, il doit prendre confiance. Il lui reste du travail mais, sur le saut ou dans le jeu, il a un potentiel énorme. Il me fait un peu penser à Peceli Yato. » La comparaiso­n est judicieuse, le Clermontoi­s ayant connu la même reconversi­on. Je nous ai trouvés un peu amorphes en première mi-temps. C’était normal car les joueurs avant le stage à Saint-Lary dans les jambes. Je les ai sentis fatigués. Voilà pourquoi ils manquaient à mon goût d’agressivit­é et de fraîcheur. Dans le deuxième acte, j’ai noté plus d’engagement mais, cette fois, un manque évident de précision. Il y avait beaucoup de jeunes sur le terrain, ce qui peut expliquer que nous ayons eu plus de possession mais moins de précision. D’un point de vue global, j’ai pensé que c’était un match un peu mou. Il faut dire que les conditions climatique­s (avec un crachin qui tombait sur Lannemezan, N.D.L.R.) ne se prêtaient pas vraiment à autre chose. Maintenant, il faut récupérer avant la reprise du championna­t. C’était voulu, nous avons travaillé dur ces derniers jours et j’attendais du répondant de la part des joueurs. C’était important. Entre l’absence des internatio­naux et des autres, notamment les blessés, j’ai actuelleme­nt quinze ou seize mecs sur le bord. Ce n’est pas l’idéal, il y a pas mal de nouveautés et de contrainte­s pour ce début de saison mais on le savait. On ne peut pas se permettre de se plaindre sans arrêt. Désormais, nous sommes concentrés sur la première journée contre Castres. Recevoir d’entrée, ce n’est jamais un cadeau (sourires). Alors qu’ils restaient sur deux victoires lors des trois premières rencontres amicales, les joueurs de Fabien Galthié n’ont su prendre la mesure d’un groupe lyonnais à l’accent varois (sept anciens joueurs du RCT, auxquels s’ajoutent Pierre Mignoni et Sébastien Bruno). Dominateur­s, présents dans les rucks, cohérents en conquête, les Varois ont proposé des mouvements ambitieux et n’ont pas hésité à forcer le trait pour cette dernière répétition générale mais, trop maladroits dans le dernier geste, ils n’ont su mettre en difficulté la défense rhodanienn­e. « On a eu la possession et les temps forts, sans ne jamais parvenir à revenir au score. D’autant que les Lyonnais ont été plus efficaces, observait Fabien Galthié après la rencontre. On prend des points facilement dans les entames. Ça peut s’expliquer par le fait que l’on construit des équipes mixtes avec des jeunes, des nouveaux… Parfois, comme toute équipe en rodage, on perd l’équilibre. On a envie que ça se passe bien, on travaille beaucoup. Maintenant on verra si on est dans le vrai dès dimanche prochain. » Un faux-pas dont le néo-manager se serait bien passé, d’autant qu’à la défaite sont venues s’ajouter les blessures de Jonah Placid (genou), Charles Ollivon (épaule), Levan Chilachava (cheville), Luke McAlister (ischio-jambier) et Thomas Vernet (mollet). Les Varois ont désormais un peu plus d’une semaine pour préparer la réception de la Section paloise (dimanche) qui lancera officielle­ment leur saison et l’ère Galthié.

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