Ils se sont éloignés
Le climat de polémique qui entoure actuellement la présidence de la Fédération, autour de liens privilégiés et le conflit d’intérêts présumés entre Bernard Laporte et Mohed Altrad, a déjà poussé plusieurs personnes à prendre leurs distances. À l’heure où nous écrivons ces lignes, six membres de la commission d’appel de la FFR avaient déjà rendu leur tablier (Philippe Peyramaure, Benjamain Peyrelevade, Patrice Michel, Olivier de Chazeaux, Vincent Chaumet-Riffaud et Julien Bérenger). Soit quasiment la moitié de l’institution, qui compte initialement treize membres. Disloqué, l’organe qui doit confirmer ou infirmer les jugements rendus en première instance par la commission de discipline de la LNR n’a pas pu tenir séance, mercredi, pour ce qui concerne les clubs professionnels. Abdellatif Boutaty et Flip Van der Merwe, qui étaient convoqués en espérant une réduction de leur peine, devront donc attendre l’apaisement avant de voir leur cas tranché.
La version officielle s’est voulue sobre : en raison d’une incompatibilité d’agenda et de son obligation d’être, la veille, à New-York, le Président de la République Emmanuel Macron ne devrait pas être présent à la présentation du dossier « France 2 023 », 25 septembre prochain à Londres. Il devait être le « plus » de la candidature française, le symbole de l’engagement de l’État français derrière le projet porté par Bernard Laporte et son premier cercle. Question symbole, le timing de la publication de son absence probable à Londres (confirmée par Bernard Laporte, qui affirme avoir été prévenu il y a plusieurs semaines) est franchement malvenu. De là à y voir une prise de distance du président avec une institution empêtrée dans ses affaires, il n’y a qu’un pas.
Concernant ces polémiques multiples nées de la proximité d’affaires entre Bernard Laporte (personne physique), la FFR (personne morale) et Mohed Altrad (président de Montpellier et entrepreneur) le premier à avoir fait un pas en arrière n’est autre que… Bernard Laporte ! Concernant le contrat qui liait BL communications (société de Bernard Laporte) et Altrad investisment authority (société de Mohed Altrad), dont l’existence avait choqué autant que les sommes avancées (150 000 euros pour quatre interventions), un communiqué de la FFR a annoncé sa rupture lundi soir. « C’était parfaitement légal et prévu par les statuts de la FFR. Mais devant des personnes malveillantes s’en servant pour polluer ma politique fédérale et l’intérêt général du rugby dans une période décisive pour la candidature de la France en vue de l’organisation du Mondial 2023, j’ai décidé de tout arrêter » commentera à ce propos Bernard Laporte, sur Rugbyrama. Confirmant du même coup l’existence dudit contrat.