FAUX DÉPART, VRAIS ESPOIRS ?
SEULE ÉQUIPE ENCORE À ZÉRO POINT, BRIVE DOIT FAIRE FACE À PLUSIEURS ÉLÉMENTS CONTRAIRES. MAIS, FACE AU DANGER, L’HEURE EST À L’APAISEMENT EN INTERNE.
Une anecdote pour commencer. Il y a trois ans, le 16 août précisément à l’occasion de la première journée du Top 14 version 2014-2015, Brive s’offrait avec brio le scalp du Stade rochelais (37-15), bonus offensif à la clé. Un large succès qui permettait aux Corréziens d’être les premiers leaders du championnat. Neuf mois plus tard, le CABCL se retrouvait en position très défavorable dans la lutte pour le maintien à l’approche de l’ultime journée et ne dut finalement sa survie qu’à un nouveau bonus offensif, face au Stade français, en fermeture de la phase régulière. Quelle morale làdedans ? Bien loin d’aller copier les fameuses Fables de La Fontaine et disserter sur la vitesse du lièvre ou le rythme de la tortue, il convient simplement, en ce mois de septembre, de rester mesuré et de ne surtout pas tirer de conclusions trop hâtives. C’est sûrement la raison pour laquelle Nicolas Godignon et Didier Casadeï, lesquels ont tout connu avec cette équipe ces dernières saisons, ont cherché à apaiser les esprits et, au-delà, à dédramatiser la situation depuis deux semaines.
Oui, les Noir et Blanc ont entamé leur exercice par une décevante copie à domicile contre La Rochelle. Oui, c’est la seule formation qui ne compte aucune unité au classement à ce jour. Mais y aurait-il le feu dans la maison Brive pour autant ? Quand Godignon explique qu’il serait inquiet « si [son équipe] perdait dix matchs d’affilée » ou lorsque Casadeï assure qu’il faut « garder le moral », il y a tout lieu de les croire. D’abord car ce groupe connaît parfaitement ces contextes d’urgence, où le moindre point est vital. Si certains « anciens » ont arrêté leur carrière cet été, les Ledevedec, Hauman, Hirèche, Mignardi ou Namy savent eux aussi les ingrédients nécessaires à une opération sauvetage. Assez pour éviter le syndrome Grenoble ? Là est l’enjeu.
UN CALENDRIER DÉMONIAQUE
Sur le papier, l’effectif corrézien n’a jamais semblé si riche et homogène, grâce à un recrutement jugé prometteur, avec une concurrence nouvelle à tous les postes. Vertu qui lui a permis d’impressionner en matchs amicaux et d’ambitionner légitimement une progression dans la hiérarchie de l’élite après les huitièmes places en 2016 et 2017. Comme Brive, le FCG possédait des noms séduisants l’an passé avec les Taumalolo, Kimlin, Grice, Wisniewski, Estebanez, Farrell ou Aplon. Pourtant, son entame catastrophique lui a pourri le reste de la saison…
Entre éclatement du groupe, signatures prématurées de joueurs désireux d’assurer leur avenir, affaires extra-sportives ou remaniement du staff, le club isérois ne s’est jamais relevé. La grande différence avec son homologue corrézien ? Elle réside peut-être dans le fait que les troupes de Godignon, pour avoir déjà connu l’enfer d’une descente, ont conscience que la frontière entre le ventre mou du championnat et la zone de relégation est bien plus mince qu’elle n’y paraît. Leur mission sera désormais de vite décrocher la lanterne rouge qu’il porte actuellement. Une victoire et ça repart ? Le retour à Amédée-Domenech samedi, contre un Racing convalescent, pourrait s’avérer l’affiche idéale pour relancer la machine. Sans quoi le CABCL se retrouverait effectivement en danger avec un calendrier démoniaque. Derrière ce rendez-vous, il se déplacera à Clermont, accueillera Toulouse, ira à Montpellier puis recevra Castres. Question de contexte, plus que jamais.