UNE RÉACTION, VITE !
BATTUS À AGEN LORS DE LA DERNIÈRE JOURNÉE, LES FRANCILIENS ONT AUJOURD’HUI BESOIN DE FRAPPER FORT EN CORRÈZE POUR SE RELANCER.
On ne saurait donner raison à Jacky Lorenzetti lorsque le président francilien parle d’une « faute professionnelle » au sujet de la dernière performance de ses hommes, à Agen (23-19). Que les Racingmen aient été médiocres -voire bien pires à certains moments du match - en Lot-et-Garonne, cela n’a échappé à personne. Ont-ils pour autant omis de plaquer ? Ont-ils tourné le dos lorsque les Agenais bombaient le torse ? Se sont-ils effacés en mêlée, dérobés sous les ballons hauts ? De l’extérieur, cela ne nous a pas vraiment frappés et, qu’on le veuille ou non, on ne peut donc pas « tout gagner » en Top 14. Historiquement, un promu est toujours transcendé par la portée de l’évènement d’un premier match à domicile et, d’aussi loin que l’on se souvienne, le SUALG possède lui aussi un squad de trente-cinq joueurs professionnels s’entraînant huit heures par jour et poussant tout autant de fonte que ses cousins des Hauts-de-Seine ; trente-cinq bonshommes dont le demi de mêlée fut champion du monde en 2007 (Rickie Januarie) et le numéro 8 capitaine de l’équipe des Fijdi pendant de longues années (Akapusi Qera). Vaincre Agen à Armandie en jouant plus d’une mi-temps à quatorze aurait été, quoi qu’en dise le président francilien, un exploit et, mauvais plus que lâches, les Racingmen n’y sont pas parvenus. End of story. Basta. Point barre. On tourne la page et on oublie une com’ maladroite d’un côté, des mains carrées et une inspiration défaillante de l’autre. Car c’est un défi autrement plus périlleux qui attend les Racingmen samedi soir, au Stadium de Brive. Laurent Labit, l’entraîneur des trois-quarts franciliens, analyse : « Brive n’a toujours pas de point au classement et nous attend le couteau entre les dents. Les Corréziens savent qu’en cas de nouvelle défaite à domicile, la saison qui s’annonce deviendrait pour eux difficile… Maintenant, c’est un bon test pour nous, après notre contre-performance à Agen. » L’urgence, pour ce Racing déjà en retard sur son tableau de marche, reste de rectifier le rendement loin de ses terres. Labit poursuit : « La défaite à Agen nous gêne parce que nous pensions, comme beaucoup de nos rivaux, prendre des points chez le promu. Je pose aujourd’hui une question : notre équipe va-t-elle faire preuve d’autorité et de caractère loin de Colombes ? Va-t-elle enfin se comporter comme une vraie équipe de rugby ? J’ai parfois l’impression qu’à l’extérieur, dès que l’adversaire enchaîne les temps forts, on baisse la tête et on rentre dans le rang. Cela ne peut plus durer. »
DAN CARTER EST ATTENDU AU TOURNANT
Au Racing, des leaders doivent aujourd’hui se lever. Dan Carter, assez moyen la saison dernière et carrément décevant lors des deux premières journées de championnat, fait partie de ceuxlà. « Dan le sait, conclut Laurent Labit. Il a été moyen à Agen et nous en avons d’ailleurs beaucoup discuté. Il a pourtant fait une bonne intersaison, ses tests physiques le placent même parmi les meilleurs trois-quarts. Alors, doit-il simplement digérer ce travail physique ? Peut-être. Comme lui comme pour les autres, le pic de forme est en tout cas prévu mi-octobre, au coup d’envoi de la Coupe d’Europe. Mais nous attendons plus de lui, c’est un fait. Il doit être un relais, une locomotive pour ce groupe. » Si le Racing compte ne pas se laisser décrocher dans la course à la qualif’, il a besoin de frapper fort en Corrèze. Dans cette optique, Carter va-t-il enfin répondre aux attentes placées en lui ? Réponse imminente…