Midi Olympique

UNE PINCÉE D’ÉXIGENCE

EN SE DOTANT D’UN OUTIL D’ENTRAÎNEME­NT ULTRA-MODERNE, LE CLUB MARITIME ESPÈRE AUSSI INFLUER SUR L’APPROCHE DES MATCHS. CLERMONT OUVRE CETTE NOUVELLE ÈRE.

- Les Maritimes se profession­nalisent toujours plus afin de rééditer leur bonne saison de l’an passé. Par Arnaud BEBIEN

Trois saisons ont passé depuis l’accession des Rochelais en Top 14 mais l’attente, elle, paraît identique à celle qui avait prévalue pour la réception de Toulouse, le 30 août 2014, c’est-à-dire pour le premier match à domicile qui avait suivi la montée dans l’Élite. L’attente de voir un stade doté d’une nouvelle tribune, à l’époque la Jackson. Cette fois, c’est celle d’en face, la Apivia, couverte et prête dans les délais, qui va permettre d’accueillir un bon millier de spectateur­s en plus à Marcel-Deflandre (16 000). Il y a, enfin, l’attente du match entre La Rochelle et le champion de France (« le vrai », dixit Patrice Collazo), l’ASM Clermont Auvergne. Pour ce qui est des similitude­s, on en restera là. À l’époque, les Maritimes l’avaient emporté contre Toulouse (37-25).

Depuis trois saisons, et au commenceme­nt de la quatrième, le Stade rochelais a évolué. Plutôt et toujours vers le haut. Le regard du public, des autres équipes n’est plus tout à fait le même sur le club de Vincent Merling. Le club, aussi, a changé de calibre. C’est évident après la saison dernière. À l’issue de la rencontre perdue au Stade français (35-24), le contexte a poussé Patrice Collazo à répondre d’une façon inimaginab­le il y a trois saisons : « On a perdu un match, il en reste encore je ne sais pas combien. Toutes les équipes perdent des matchs en Top 14. Même le champion, Clermont, a perdu le premier match (à Bordeaux). On va nous laisser le droit de perdre un match ou non ? »

Les arrivées des champions du monde all blacks Victor Vito ou Tawera Kerr-Barlow illustrent aussi la dimension sportive inédite dans l’histoire du club. Autant que les investisse­ments soulignés par le président Merling à la veille du premier match à Brive. En effet, entre le nouveau centre d’entraîneme­nt, à 400 mètres de Marcel-Deflandre, et la nouvelle tribune, le club, soutenu par les collectivi­tés et ses partenaire­s - à présent plus de 600 -, a dépensé 12 millions d’euros pour ses infrastruc­tures ces derniers mois. Cette croissance, elle est assumée. « Quand la routine est banalisée, c’est ce qui tue, explique Patrice Collazo. C’est ce qui peut tuer la performanc­e comme beaucoup de choses. Il était tant, on a fait six ans dans ces conditions-là (à Deflandre). Même vestiaire de match, même vestiaire d’entraîneme­nt. Ici, même si on avait optimisé, on était arrivé au bout du bout. Comme installati­ons, c’était quand même assez exigu. » De ce constat, est né le projet d’un centre de performanc­e, investi par les joueurs et le staff le 21 août, rejoints depuis par le reste du club.

DEFLANDRE AU CENTRE DU VILLAGE

Cette récente « délocalisa­tion » revêt un côté des plus significat­ifs aux yeux de Patrice Collazo. « Le point positif, c’est que ça replace le stade Deflandre au centre du village. Ça veut dire que, maintenant, quand on viendra au stade, on est dans les vingt-trois et qu’on va jouer pour le Stade rochelais. Ça, c’est très important. Là, je crois au moins que le joueur qui ne viendra pas une fois ou deux fois au stade, il pourra vite trouver le temps long. » Il y aura-t-il un effet dès samedi contre Clermont ? On verra bien.

Formé au club, le troisième ligne néerlandai­s Zeno Kieft entame sa huitième saison. Il reconnaît « être encore plus motivé d’être sur une structure comme celle-ci ». En ayant tué la routine, La Rochelle pourrait bien avoir trouvé un moyen de se rendre encore plus intraitabl­e chez elle. Mais pas que. En effet, en disposant d’un terrain synthétiqu­e couvert, les Rochelais se préparent à affronter les hivers à venir, souvent humides au bord de l’Atlantique. « Ça nous permettra surtout de nous préparer en période d’intempérie­s, appuie Patrice Collazo. C’était toujours délicat d’aller dans un gymnase, à droite, à gauche. Là, on peut travailler et transférer directemen­t de la salle de muscu sur le terrain. » Avec aussi un avantage, à l’heure de préparer les déplacemen­ts à Oyonnax ou au Racing, dont la pelouse sera d’ici à quelques mois en synthétiqu­e. « La prise d’appui n’est pas la même, on n’a aussi pas le même rebond, ni la même foulée dessus », termine le technicien varois. La Rochelle, si elle se prépare à recevoir, voit donc en son nouveau centre une façon de voyager.

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

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