Midi Olympique

« Toujours de la place pour le disco rugby »

DAVID STRETTLE - Ailier de Clermont ALORS QU’IL DISPUTERA SON PREMIER MATCH DE LA SAISON, L’INTERNATIO­NAL ANGLAIS JETTE UN REGARD LUCIDE SUR CE QUI ATTEND SON CLUB, AINSI QUE SUR UN CHAMPIONNA­T QU’IL MAÎTRISE DE MIEUX EN MIEUX.

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Vous avez été absent des feuilles de match lors des deux premières journées. Une explicatio­n ?

La saison dernière, l’équipe a connu pas mal de pépins avec les blessures, moi y compris… C’est pourquoi Franck a choisi de laisser à certains le temps de bien se préparer, d’autant qu’il dispose de la profondeur d’effectif pour le faire. J’ai été habitué à jouer toutes les semaines depuis le début de ma carrière. Alors, comme je sais que les saisons sont d’autant plus longues en Top 14, je profite du repos qui m’est offert plutôt que de m’en plaindre.

Pas trop déçu de ne pas avoir affronté Chris Ashton la semaine dernière ?

Chris, je le connais évidemment très bien. J’ai souvent joué avec lui, contre lui… Nous avons échangé un bon moment après la rencontre, cela m’a amplement suffi !

Pendant votre absence, Rémy Grosso et Alivereti Raka ont enchaîné les bonnes prestation­s. Aux ailes, la concurrenc­e s’annonce plus rude que jamais…

La concurrenc­e est toujours bonne, puisqu’elle oblige tout le monde à être à son meilleur niveau. Ça ne peut être que bénéfique pour le club si tous les joueurs sont performant­s, aux ailes ou ailleurs.

Vous allez débuter votre saison à La Rochelle. Pas le pire endroit pour une reprise…

Lors de ma première saison en France, j’ai eu la chance de jouer à Deflandre. L’atmosphère était géniale, le stade rempli. En plus, nous avions largement gagné (44-6). Mais cette fois, ce sera forcément différent. L’an dernier, nous avions été très déçus de repartir de làbas avec un match nul (30-30). Nous étions arrivés là-bas un peu trop confiants, et nous n’avions pas su faire pencher le résultat en notre faveur. J’espère que nous parviendro­ns à faire mieux, même si on ne peut pas planifier ce genre de résultat face à une aussi bonne équipe. D’autant qu’il y a là-bas quelques très bons joueurs qui sont passés par Clermont et voudront faire un gros match.

Vous allez affronter la révélation française de la saison dernière, Gabriel Lacroix…

Je ne le connais pas personnell­ement, mais ce joueur est très talentueux… De toute façon, en Top 14, on affronte de supers joueurs chaque semaine.

Certains craignent les ailiers massifs, d’autres redoutent davantage les petits gabarits… Y at-il un type d’adversaire qui vous pose plus de problèmes ?

Avec les ailiers qui sont très costauds, le plus important est de s’assurer qu’on a une bonne position en défense Face à des joueurs plus petits, qui jouent davantage sur l’évitement et les appuis, c’est différent. Mais ce n’est pas plus ou moins difficile : face à quelqu’un qui va tout droit, on peut vite être en difficulté si on n’est pas très rigoureux dans les attitudes au contact. Il n’y a pas de vérité, chaque week-end et chaque adversaire est différent.

Les saisons d’après-titres ont été difficiles à digérer pour tous les derniers champions. Craignezvo­us de vivre la même chose avec Clermont ?

Ça, c’est probableme­nt très français… Franck Azéma l’a rappelé en début de saison, mais je crois que l’équipe est à l’abri de ce genre de comporteme­nt. La saison dernière, nous avons été présentés comme les favoris de toutes les compétitio­ns, et la crainte était de ne pas gagner. Cet écueil a été franchi, mais je ne crois pas que les comporteme­nts des joueurs changent pour autant. Chacun a assez de rugby derrière lui pour savoir comment aborder cette saison.

Comme la semaine dernière face à Toulon, la rencontre s’annonce brutale, heurtée. Y a-t-il encore une place pour le « disco rugby » en Top 14 ?

Il y a toujours de la place pour le disco rugby ! (rires) Ce que j’appelle le disco rugby, c’est juste ce que vous appelez le French flair… Les Rochelais ont montré l’an dernier qu’ils étaient capables de réaliser des choses sublimes. Tous les week-ends en Top 14, on voit des essais magnifique­s. C’est faux de dire que ce championna­t n’est pas spectacula­ire. En revanche, pour l’Anglais que je suis, les problèmes viennent de la confusion qu’on peut constater d’un week-end à l’autre en matière d’arbitrage.

Vous aurez ce week-end un arbitre internatio­nal avec M. Poite…

C’est très bien, car quel que soit le sport que vous pratiquez, quand l’arbitrage est bon, le match devient bon. Et cela peut faire de grosses différence­s… Ce que je veux dire c’est qu’en Top 14, certains arbitres sifflent des choses, justifiées ou non, qu’un autre ne sifflait pas la semaine précédente ou ne sifflera pas la semaine d’après. Pour les équipes et les joueurs, c’est parfois dur de comprendre et de s’adapter. Ce serait d’autant plus important de trouver une harmonisat­ion au niveau de l’arbitrage dans ce championna­t que les rencontres sont chaque semaine de plus en plus serrées. Et que les matchs se jouent souvent à ce genre de détail…

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