LE FOND ET LA FORME
POUR SON RETOUR EN TOP 14, LE CLUB DE L’AIN A PRIS CERTAINES OPTIONS DE JEU ET IL N’ENTEND PAS S’EN ÉCARTER.
Le postulat fixé en début de saison par le staff oyonnaxien a le mérite d’être clair : « Il nous appartient de faire de notre pelouse synthétique un atout en pratiquant un rugby basé sur la vitesse et le mouvement. » Le premier match livré face à Toulouse a démontré que le propos ne relève pas du seul voeux pieux. Celui disputé à Montpellier, malgré un nombre restreint de munitions, a confirmé que l’option n’est pas incongrue. Mais entre les belles intentions et la réalité des chiffres, avec seulement deux points pris en deux rencontres, la question pourrait se poser de savoir s’il n’est pas opportun, dans un match à enjeu face à Agen et alors que le groupe reste encore privé de nombreux éléments, de rectifier le tir. « Certainement pas », tranche Adrien Buononato. Le ton péremptoire s’accorde cependant de quelques nuances : « Notre effectif est suffisamment large pour nous permettre de présenter des profils différents. Il n’est pas question pour Oyonnax de se comporter comme une équipe caméléon, en revanche il est essentiel d’être capable d’adapter notre jeu aux circonstances et à l’adversaire, tout en conservant une ligne directrice qui doit rester axée sur le mouvement. Cette capacité à nous adapter, tout en imposant notre jeu et en conservant notre identité, peut constituer la clé de la réussite de notre saison. »
OCCASIONS À SAISIR
Oyonnax entend donc miser sur les deux tableaux, le fond et la forme. Le fond, c’est ce jeu offensif sur lequel le club de l’Ain veut s’appuyer et pour lequel il a mené un recrutement tourné vers des joueurs capables de créer du mouvement et du danger. La forme quant à elle relève de la variable d’ajustement, en fonction de l’adversaire. « Face à Toulouse, notre option était de miser sur l’intensité, dans l’engagement physique, dans les duels, dans le jeu au pied. Elle nous a permis d’inscrire deux essais de nous créer plusieurs occasions franches. Elle aurait pu être totalement payante sans quelques erreurs qui nous ont coûté cher », détaille le directeur sportif du club du Haut-Bugey. À Montpellier, d’autres choix avaient été faits : « L’important n’était pas d’assurer la possession du ballon, face à une équipe beaucoup plus puissante, mais de nous concentrer sur l’occupation pour profiter de ballons de relance en déplaçant le plus possible le jeu. Là encore, nous avons eu quelques opportunités que nous n’avons pas su concrétiser. Notre jeu au pied a manqué de longueur pour vraiment aller au bout de nos intentions. »
LE SOUVENIR DE COLOMIERS
Pour son troisième match, face à Agen, Oyonnax s’efforcera de maintenir le cap, celui du jeu sans se laisser prendre au piège de la pression du résultat. « La saison dernière, lors de la troisième journée nous recevions Colomiers, prétendant déclaré à la montée. Nous avions perdu ce match qui avait alors été annoncé comme crucial », rappelle Buononato en replaçant le duel avec Agen dans son juste contexte : « Il ne s’agira pas d’un match crucial, en revanche ce sera un match important. Au même titre que tous ceux que nous aurons à disputer à Mathon cette saison. Les enjeux ne sont pas liés à l’identité de notre adversaire ou au statut que l’ont veut accorder aux uns ou aux autres. Ce match sera important parce qu’il doit nous permettre de ne pas nous laisser décrocher. Il y a une réalité à laquelle un promu doit faire face, celle de ne rien lâcher à domicile et elle restera valable toute la saison. » Au nom de cette nécessité, Oyonnax, face à Agen, s’accordera sans doute quelques variantes sur la forme… mais pas sur le fond.