Midi Olympique

« Les plus belles semaines de ma vie… »

PROPULSÉ CAPITAINE DES SPRINGBOKS EN JUIN DERNIER, IL EST TOUJOURS INVAINCU DANS CE RÔLE. JUSQU’À QUAND ?

- Propos recueillis par Ken BORLAND (avec M. D.)

Après la saison noire qu’ont vécue les Springboks l’an passé, comment vivez-vous la résurrecti­on de l’équipe d’Afrique du Sud au plus haut niveau ?

Ces cinq victoires consécutiv­es nous ont replacés sur le podium du classement de World Rugby et nous en sommes tous extrêmemen­t fiers. Je vous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, nous étions septièmes et que tout le monde donnait les Springboks morts et enterrés pour le Mondial japonais… Mais nous ne sommes pas encore au bout de notre chemin. Pour nous, la marge de progressio­n reste immense. Vous savez, nous sommes une très jeune équipe…

Quelle est l’atmosphère au sein du camp d’entraîneme­nt sud-africain, au moment de rejoindre l’Australie et la NouvelleZé­lande ?

Nous sommes très confiants. Cette série de matchs va nous permettre de nous mesurer aux deux meilleures de la planète. Après ça, nous saurons véritablem­ent où nous en sommes.

Concrèteme­nt, comment expliquer le renouveau de l’équipe sud-africaine ?

Cette saison, Allister Coetzee (le sélectionn­eur des Springboks) a tout repris à la base et nous a demandé de persister sur un jeu aéré, dynamique, imprévisib­le. Parce que c’est ainsi que les Springboks rivalisero­nt avec les meilleures formations du circuit. Face aux Français et aux Argentins, nous avons donc prouvé à ceux qui en doutaient encore que nous savions aussi pratiquer un jeu spectacula­ire, fait de passes et de courses. Nous avons désormais plusieurs cordes à notre arc, puisque notre équipe n’a jamais coupé avec le culte de la force qui faisait sa renommée, par le passé.

Quoi d’autre ?

Par rapport à l’année 2016, nous avons réalisé une bien meilleure préparatio­n physique. Ce fut parfois très dur, très intense. Mais nous sommes aujourd’hui en mesure de répondre au rythme du très haut niveau.

Vous êtes en tête du classement du Rugby Championsh­ip. Pensezvous pouvoir gagner le titre ?

Il est trop tôt pour le dire. Pour nous, je répète que tout se jouera en Australie et en Nouvelle-Zélande. Face aux Wallabies et aux All Blacks, nous devrons nous préparer à une guerre incomparab­le avec ce que nous avons connu jusque-là. Mais nous serons prêts. Nous aimons tous ce genre de challenge.

Allister Coetzee a fait de vous le nouveau capitaine de l’équipe nationale. Comment avez-vous vécu cette promotion ?

Si vous m’aviez demandé il y a quelques années de cela si le rôle de capitaine était quelque chose de naturel chez moi, je vous aurais répondu « non ». Mais plus les matchs passent et plus je me sens à l’aise dans cette position. Je profite de chaque minute et je peux vous jurer que la série de tests contre les Français et les trois dernières semaines du Rugby Championsh­ip ont été les plus belles de ma vie. Il faut aussi dire que je suis très bien épaulé en équipe nationale. Elton Jantjies (demi d’ouverture), Tendai Mtawarira (pilier gauche) et Siya Kolisi (flanker) m’aident beaucoup dans cette tâche tout au long des matchs. Ce sont de vrais leaders. […] J’apprécie aussi beaucoup le fait de pouvoir exprimer mes émotions à voix haute quand l’équipe est dans un temps fort ou connaît un moment de stress. Et puis, mener l’équipe nationale de son pays natal est une fierté, ne nous en cachons pas…

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