LEGUIZAMON PRÉVIENT
LES PUMAS SAVENT QU’ILS VONT SUBIR ET QU’ILS DEVRONT FAIRE LE MATCH PARFAIT EN DÉFENSE POUR ESPÉRER BROUILLER LES CARTES.
Il est toujours là, à 34 ans avec 78 sélections et trois Coupes du monde au compteur. Juan Manuel Leguizamon a joué son premier test en 2005, il est revenu en 2016 au pays chez les Jaguars après onze ans d’exil en Angleterre et en France. Daniel Hourcade l’a rappelé pour pallier la blessure de Leonardo Senatore, touché lors de la première journée à Port Elizabeth. On peut toujours penser que Leguizamon ne jouerait pas si Facundo Isa n’était pas exilé à Toulon, mais l’ancien joueur du Stade français et du Lou reste encore une valeur sûre du rugby argentin par sa technique du poste et son impact athlétique, il n’a pas caché que les Argentins s’attendaient à souffrir et qu’ils s’étaient préparés en conséquence durant toute la semaine dans la fraîcheur de New Plymouth.
« JOUER LE MATCH PARFAIT »
Il a joué dix fois contre les All Blacks (sur onze matchs possibles depuis ses débuts) et n’a jamais fini le match en vainqueur. Même s’il a parfois limité les dégâts, comme en 2015 à Wembley en Coupe du monde. « Nous savons que nous devrons jouer le match parfait pour avoir une chance d’accrocher les All Blacks, sinon, tout deviendra vite très très difficile. Nous devons mieux défendre que nous l’avons fait contre les Sud-Africains à Salta. L’équipe n’avait pas été si mauvaise dans cet exercice à Port Elizabeth pour le premier match contre les Springboks, mais nous avions passé trop de temps sans le ballon et nous nous sommes épuisés. » À revoir les images, on s’aperçoit que les Sud-Africains avaient quand même marqué quatre essais pour s’imposer 37-15, ce qui en dit long sur la galère des Pumas, punis chez eux par ces mêmes Springboks. « Que vous dire ? Il faudra rester concentrés pendant quatre-vingts minutes sur nos plaquages. En se disant qu’un bon match de rugby, c’est la capacité à se projeter à la fois sur une bonne attaque et sur une bonne défense. Je sais que c’est facile à dire… ». Quand on affronte les Néo-Zélandais, difficile de ne pas être fataliste. L’an passé à Hamilton, les Pumas avaient encaissé un terrible 57-22, huit essais à un. Ils avaient pourtant tenu cinquante minutes avec panache, il n’y avait alors que 24-22 et les Pumas se félicitaient d’avoir battu leur record de points inscrits face aux Néo-Zélandais. Puis, patatras ! Ils avaient fini par un terrible 33-0. Comment ne pas être pessimistes après ça ?