Midi Olympique

TROP BAS DE PLAFOND ?

UN DÉBAT IDÉOLOGIQU­E A OPPOSÉ LES SARACENS À NEWCASTLE SUR LA QUESTION DU PLAFOND SALARIAL. LES LONDONIENS VEULENT L’ÉLEVER, LES NORDISTES ONT PEUR D’ÊTRE ÉTRANGLÉS FINANCIÈRE­MENT.

- Par Hugo DERVISSOGL­OU

Certains clubs anglais, comme les Saracens, ne verraient pas d’un mauvais oeil une augmentati­on du plafond de la masse salariale. Celui-ci est fixé à 7,6 millions d’euros par club (7 millions de livres) contre 10,5 millions d’euros pour le Top 14. Mais les clubs ont le droit d’embaucher deux joueurs qui ne rentrent pas dans cette comptabili­té. Parmi les arguments avancés par les défenseurs du plafonneme­nt : la priorité donnée aux joueurs anglais. Le manager des Sarries Mark McCall a proposé un aménagemen­t inattendu. Il s‘est dit favorable à ce que les joueurs formés dans les clubs ne soient pas comptabili­sés dans le Salary Cap. Il se base sur le fait que les Saracens pourraient ne plus garder ses joueurs vedettes « maison » tels que Maro Itoje à qui le club pourrait proposer plus d’un million de livres par an pour son prochain contrat. Selon lui la limitation des salaires aurait donc un effet paradoxal, anti-formation.

DES CLUBS FRAGILES

Cette vision des choses qui ne fait pas que des adeptes à l’image du directeur général des Newcastle Falcons, historique­ment un club formateur, et plutôt modeste Mick Hoggan. Celui-ci défend la position classique des « petits » clubs qui craignent un championna­t déséquilib­ré ainsi qu’une tendance inflationn­iste des salaires. Interrogé par Rugby Paper, ce dernier pointe l’état économique de clubs qui perdent en moyenne 15 à 20 millions de livres par saison. Il fait l’éloge de la patience budgétaire et tire déjà la sonnette d’alarme concernant les déséquilib­res budgétaire­s dont risque de souffrir le championna­t. Selon lui « le salary cap a déjà atteint un niveau que Newcastle et d’autres ne peuvent pas atteindre ». Pour lui, la question de l’augmentati­on de la limite ne se posera qu’à une seule condition : « Pour la santé et la croissance à long terme du jeu, jusqu’à ce que les trois-quarts de nos clubs puissent dépenser cette somme tout en étant rentable, cette question ne devrait pas être posée. »

Si les moyens du discret patron des Saracens Johann Rupert semblent quasiment illimités, sa fortune est estimée à 7 milliards de dollars par le magazine Forbes, les autres dirigeants n’ont pas les moyens de combler indéfinime­nt les trous dans le budget. Et pour répondre à ce problème, Mick Hoggan ne souhaitent pas que les dirigeants mettent la main à la poche et encore moins une augmentati­on du prix des places. Pas certains que ces propos prudents soient écoutés. Bristol club de D2, n’a pas hésité à faire signer des joueurs comme le All-Black Charles Piutau (25 ans, 17 sélections) pour plus d’un million d’euros à l’année pour la saison 2018.

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