LES COURBES S’INVERSENT !
Ceux qui se languissaient du retour des Bayonne-Dax seront servis. Cette fois, ce rendez-vous sera davantage chargé d’enjeux que précédemment. Dax, prend tous les contre-pieds de ce début de saison, Bayonne peine à revenir à son vrai niveau. Alors quand Pierre Berbizier évoque ce match, il est loin de placer sa formation en favori comme bien des observateurs le penseraient. Certaines images ou idées reçues sont à gommer, comme celle de Dax qui joue le maintien. « Dax n’est pas dans cette perspective en ce début de saison, rétorquet-il. C’est une bonne équipe qui produit un jeu intéressant. Après leur défaite face à Grenoble, les Dacquois ont su rester dans leur jeu, optimiser leur potentiel, ce n’est pas un hasard, qui est supérieur au nôtre. Penser que Dax joue le maintien peut nous mettre en difficulté. C’est ce genre de situation qu’il faut éviter. Je serais entraîneur de Dax, je dirais : on va jouer un bon coup à Bayonne. » Pour le manager de l’Aviron, c’est clair, les rôles se sont inversés juste après trois matchs. Et Dax est un exemple à suivre pour Bayonne. Les Basques se doivent de descendre de leur piédestal : ils ne sont plus cette équipe rétrogradée de Top 14 qui faisait peur à tout le monde avant le début du championnat. Le travail du staff réside, en ce moment, à faire coller l’effectif aux vicissitudes du Pro D2. « C’est la fin des illusions, insiste Pierre Berbizier. On est confronté à la réalité du Pro D2. En prendre conscience serait la meilleure des choses à faire. Cette réalité, celle de nos propres adversaires, nous renvoient à notre propre réalité. Il faut accepter la réalité de cette compétition, dure à chaque match, bien la comprendre si on veut la transformer. La traduire dans une action différente. »
DES REMÈDES DANS LES VICTOIRES
La traduire, c’est aussi analyser les manques récurrents de ce début de saison, mis encore en lumière lors de la deuxième période à Colomiers, alors que la première avait laissé des espoirs de redressement. Comment les Bayonnais ont-ils pu lâcher tout d’un coup ce match ? Le premier point, flagrant, est la perte de ballons : dix-huit. Trop pour pouvoir simplement ne faire que bonne figure. Viennent ensuite bien d’autres défauts. Les plaquages manqués, les fautes de défense individuelles. « La discipline, souligne le manager, nous fait défaut. Discipline dans le jeu et individuelle. Le manque d’efficacité dans nos temps forts a aussi été préjudiciable. Trois situations s’offrent à nous en première mi-temps. Ce manque de concrétisation accentue nos points faibles. Ça change le match. Difficile alors de parler d’organisation collective, car, à partir de là, l’adversaire se régénère. Si on ne marque pas, le retour de bâton s’opère ! »
Les Bayonnais travaillent sur ces déficiences bien ciblées. Si Pierre Berbizier s’attendait à un début de saison incommode, il n’aurait jamais pensé qu’il soit autant désarçonnant. « Je ne pensais pas à ces situations de rupture. » Les remèdes premiers se trouveront dans des victoires, en premier lieu face à Dax, puis face à Grenoble, deux matchs précieux à domicile avant la première pause. Et ceux qui se languissent aussi du redressement de l’Aviron n’ont pas encore fini de se faire peur.