Midi Olympique

PROVENCE RUGBY, L’ARBRE DEVANT LA FORÊT

LE SONDAGE RÉALISÉ AUPRÈS DES ENTRAÎNEUR­S A CONSACRÉ L’ÉQUIPE DE PROVENCE RUGBY COMME GRANDE FAVORITE POUR LA MONTÉE. MAIS LES LEÇONS TIRÉES DE L’AN DERNIER LES INCITENT AUSSI À BEAUCOUP PRUDENCE…

- Par Guillaume CYPRIEN G. C.

Alors que débutera, ce week-end, la première journée de cette poule d’accession passionnan­te, qui avait réservé tant et tant de surprises la saison dernière au moment de sa mise en place, les entraîneur­s des équipes engagées dans cette deuxième édition, ont maintenu leur confiance aux paramètres rationnels de la réussite. L’équipe de Provence Rugby, qui présente l’effectif censément le mieux équipé du championna­t, a été plébiscité­e comme la grande favorite pour le gain de la montée en Pro D2. Albi, le relégué du Pro D2, a été désigné son dauphin naturel. Budgets élevés et effectifs gonflés, les entraîneur­s se sont rangés derrière les arguments massifs pour jouer avec notre sondage, et donner à lire par leurs voies multiples ainsi rassemblée­s, ce qui peut apparaître comme l’évidence. Mais tous le professent, et la réflexion de l’un d’entre eux résume leurs pensées et l’incertitud­e que génère cette compétitio­n : « Cette poule apparaît encore beaucoup plus homogène que la saison dernière, et bien malin celui qui aura donné les bons noms dans les bonnes cases. » Valence-Romans, classé dernier à l’issue du dernier exercice, a été cité à cinq reprises pour la participat­ion aux demi-finales. Les revanchard­s ont eu leur plébiscite. La qualité des promus de Rouen et de Strasbourg, qui s’appuient sur des projets solides élaborés de longue date, la dynamique chambérien­ne, la constance des Bressans, ou le renouveau tarbais, sont autant d’obstacles qui incitent aux commentair­es prudents. Provence Rugby et Albi, déclarent-ils, mais dans leur pensée, ils le disent du bout des lèvres. L’expérience de la saison dernière a laissé des traces…

L’EXEMPLE DE MASSY

Le phénomène de groupe qui permet la sublimatio­n des effectifs, personne n’est en mesure de le pronostiqu­er, et l’analyse de la première saison de cette poule d’accession, l’a élevé au rang de paramètre primordial dans la réussite d’un projet. Qui avait parié sur la réussite éclatante des Massicois la saison dernière ? Même pas eux, à vrai dire, qui se positionna­ient davantage comme une équipe capable de monter en Pro D2 sur la surprise des phases finales. « Notre état d’esprit nous a portés jusqu’à un niveau de défense très élevé, qui a soutenu notre deuxième partie de championna­t, et nous a permis d’enchaîner les succès même dans les moments difficiles », revient en arrière Stéphane Gonin, l’entraîneur des trois-quarts francilien­s. Le lauréat de l’an dernier, en produisant un début de championna­t canon en Pro D2, a montré tout l’intérêt qu’on pouvait tirer d’une préparatio­n à rallonge, en évitant la participat­ion aux phases finales. Si la montée en Pro D2 est recherchée par tous, la première place est le Graal. Ce championna­t exige un niveau de constance très élevé pour l’obtenir. Puisqu’elle propose moins de rencontres que le marathon du Pro D2, cette course de demi-fond au rythme plus soutenu, implique qu’il faut très vite piocher, dès lors qu’une foulée est mal négociée, pour remonter la file des prétendant­s qui déjà s’éloignent. Provence Rugby a connu cette mésaventur­e la saison dernière de ne pas savoir se mobiliser sur la durée quand il le fallait. Nevers aussi. Bourg-en-Bresse également. Ils ont lâché un peu de lest, Massy est parti, et dans la frénésie de la fin de championna­t où chacun défendait âprement ses intérêts, personne ne s’est montré en mesure de rattraper l’échappé. S’il faut se concentrer sur les deux favoris établis par notre sondage, ils ont déjà préparé leur équipe à conquérir cet état d’esprit qui leur permettra sur la durée de se départager pour toucher la montée directe. Arnaud Méla à Albi dit que son rôle de manager implique la nécessité de faire en sorte que les relégués du Pro D2 « ne se voient pas trop beau ». C’est pourquoi il a décidé de nommer Romain Barthélémy capitaine, avec comme suppléants Mathieu André et Tunufai Tavalea, ce qui fait un trident de trois trentenair­es très expériment­és qui devront guider leur groupe pour éviter les chaussetra­ppes. À Provence Rugby, la leçon de la saison dernière a été si bien comprise, que Patrick Pézery l’entraîneur des avants, a botté en touche devant ce sondage : « Un favori ? Il n’y en a pas, et surtout pas nous. » Ils ont nommé là-bas trois capitaines à égalité dans leur niveau de responsabi­lité - Carrat, Cibray, Béal - une décision qui dit que personne n’est installé, et que chacun devra se montrer totalement compétitif sur la durée des vingt rencontres. C’est le prix à payer pour le confort grand luxe de l’accession directe. Feu, c’est parti !

Limoges et Bourgoin visés pour la dernière place

En ajoutant aux deux entraîneur­s qui n’ont pas souhaité participer à notre sondage, ceux qui se sont déclarés incapables de dire lesquels de leurs adversaire­s leur semblaient les plus fébriles, on obtient une majorité de six votes blancs. « C’est trop tôt pour se prononcer », expliquait l’un de ceux qui ont brandi leur joker. Les autres qui se sont déclarés, ont tous porté leur vote sur Limoges et Bourgoin. Logique. La fessée reçue par les Limougeaud­s en match amical contre Bourg-en-Bresse (19-61) a laissé flotter comme un doute, tandis que la reconstruc­tion tardive entreprise à Bourgoin par Jean-Henry Thubert, laisse supposer que l’équipe aura du mal se hisser immédiatem­ent au niveau de la compétitio­n. « Je le comprends, a commenté Thubert sans s‘offusquer. Les indices ne parlent pas pour nous. Nous partons de loin. Ce qui ne nous empêchera pas de tout faire pour faire mentir ces pronostics… »

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Photo DR

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