GALTHIÉ, LE VOLCAN APAISÉ
FABIEN GALTHIÉ RETROUVERA, CE DIMANCHE, LE MHR QU’IL A COACHÉ PENDANT QUATRE SAISONS ET DEMIE. POURTANT, C’EST UN TOUT NOUVEL ENTRAÎNEUR QUI A PRIS LA DIRECTION DU RCT CET ÉTÉ.
De son arrivée à l’été 2010, à sa mise à pied en décembre 2014, en passant par la finale de Top 14 2011, perdue contre le Stade toulousain (15-10), Fabien Galthié a tout connu avec le MHR. Ce retour en terres héraultaises sera donc forcément un rendez-vous particulier pour le technicien français. Pourtant, un monde sépare le Galthié qui a quitté le MHR et celui qui a retrouvé Toulon. Mais en quoi est-il si différent ? Fabrice Landreau, qui l’a côtoyé au Stade français, l’a vu évoluer à Montpellier et le retrouve cette saison, raconte en quoi Fabien Galthié a grandi en tant que coach pendant cette période de transition. « Je dirais qu’il a mûri. Que le jeune coach est devenu plus calme, plus mature. Il a plus d’expérience, plus de bouteille. » Un ressenti partagé par les joueurs qui l’ont connu à Montpellier et le retrouvent sur la rade.
Mais comment se traduit cette évolution dans le vestiaire ? Éric Escande, que l’ancien demi de mêlée international avait lui même lancé dans le grand bain du rugby professionnel, raconte. « Je pense qu’il a plus de recul qu’il ne pouvait en avoir par le passé à Montpellier. Parfois c’était tendu, c’était très chaud. À certains entraînements, il piquait de grosses colères. Désormais, il est plus patient avec les joueurs, avec le groupe. Je ne sais pas si ça s’explique par le fait qu’à Toulon il y a beaucoup de grands noms, et qu’il a moins besoin d’être sur le dos des joueurs, mais je trouve que c’est le plus gros changement qu’il y a eu entre ses années montpelliéraines et aujourd’hui. »
« IL NE PEUT PAS ÊTRE PASSIF »
Parti de Montpellier par la petite porte, Galthié a donc grandi, appris de ses expériences, et notamment de celle de consultant télé, s’est construit, pour revenir par la grande porte du côté de Toulon, après des mois d’intenses négociations avec Mourad Boudjellal. Et si chacun raconte que Galthié est bien moins explosif, plus posé, qu’il ne pouvait l’être sur le banc du MHR, il suffit de le voir courir, prendre ses joueurs à partie ou hurler ses consignes à l’entraînement pour comprendre que le compétiteur qui sommeille en lui n’est jamais bien loin. « Je pense qu’il gardera toujours son âme de joueur. Je le savais, je m’y attendais et je n’ai pas été déçu, s’amuse Landreau. Il est très très participatif. Et quand il mène un entraînement, il ne peut pas être passif. Au contraire, il va être le principal animateur et on va le retrouver en manager comme lorsqu’il avait le numéro 9 dans le dos. » Plus calme donc, mais certainement pas moins passionné, à l’instar de la ville, du club, du président mais surtout du public qu’il découvre semaine après semaine…