CE PETIT RIEN...
AUTEURS D’UN DÉBUT DE SAISON PROMETTEUR DANS DE NOMBREUX DOMAINES, LES HOMMES D’UGO MOLA DOIVENT FRANCHIR UN CAP ET S’OFFRIR UN MATCH RÉFÉRENCE POUR VALIDER CETTE ENTAME.
Il y a plusieurs façons de regarder une situation, au moins autant de l’analyser. En s’attardant sur le début de saison toulousain, il en est ainsi. En un sens, le bonus défensif ramené de Toulon est le parfait reflet des premières semaines de compétition. Objectivement, elles sont positives et prometteuses dans la majorité des domaines. En finalisant son ravalement de façade, par un rajeunissement de l’effectif et une refondation de l’organisation générale, le club est enfin entré dans une nouvelle ère. Laquelle s’accompagnait de son lot d’incertitudes. Alors le président Didier Lacroix et l’entraîneur principal Ugo Mola avait fixé la feuille de route cet été mais seul le terrain fait foi. « Nous sommes en phase avec nos attentes quant aux comportements et la capacité à se montrer exemplaires, se réjouit ce dernier. On peut louper des choses mais nous serons intransigeants là-dessus. » Le nul arraché à Oyonnax ou la belle tenue des siens face à un ogre de la dimension toulonnaise tendent donc à rassurer. Or, ce Stade-là était en quête d’assurances rapides pour légitimer sa construction. « On avait besoin de se retrouver sur les ambitions, poursuit Mola. On ne va pas claironner mais l’envie de jouer et de tenter les coups nous plaît. » Des intentions évidentes à Mayol et déjà perceptibles une semaine plus tôt contre Pau.
Sur ce qu’il veut mettre en place, Toulouse est sur la bonne voie. Qui plus est lorsque les recrues de l’intersaison ou les jeunes promus à l’échelon supérieur apportent leur enthousiasme et leur vitesse dans le jeu. « Leur fraîcheur est indéniable, avoue JeanMarc Doussain. Des joueurs de qualité, on en a. » Et la principale satisfaction du week-end passé réside justement dans le fait d’avoir maintenu l’émulation dans le groupe, avec un XV largement remanié mais toujours compétitif. « Des mecs sont restés au repos et cela a permis de remettre de la concurrence à tous les postes, assure l’international. C’est bénéfique pour le club. » Mola d’insister : « La bonne nouvelle, c’est que je peux compter sur un groupe plus que sur une équipe. C’est parfois ce qui a fait défaut dans un passé proche. »
ROUMIEU : « ON DOIT TUER L’ADVERSAIRE »
Voilà donc pour les voyants verts, qui offrent un bilan comptable Reste que, pour valider leur entame encourageante, les Stadistes doivent désormais franchir un cap. Sur quels points ? D’abord en s’octroyant un match référence. Pour l’heure, chacune des trois journées a délivré de nombreux points favorables sur lesquels se baser. Mais il manque encore cette partition aboutie de bout en bout. La réception du Stade français est-elle l’occasion idéale ? Les conditions seront en tout cas réunies. « Il faut se montrer plus appliqués et plus précis pour mieux gérer certains moments et gagner, notamment à l’extérieur », note Doussain. Car, en réalité, si cette formation doit encore mûrir et progresser, c’est sur cette faculté à convertir ses temps forts. « Là, il faut savoir enfoncer le clou, clame David Roumieu. Quand on a la balle de match, on doit tuer l’adversaire. » En somme, se révéler plus efficace et réaliste lorsque l’opportunité se présente pour se mettre tôt à l’abri, ce qui aurait dû être le cas face à Pau, ou marquer les esprits, ce qui aurait pu l’être à Toulon. « Il y a eu beaucoup de positif à Mayol mais on ne revient qu’avec un point et il y avait matière à faire mieux, explique Mola. Nous sommes parvenus à breaker (sic) plusieurs fois une défense quasi infranchissable pendant des années mais, quand on est capable de le faire, il faut mieux finir. Ce n’était pas des cadets B en face. Après trois journées, on ne sait pas ce que vont devenir le RCT et le Stade toulousain mais, quand la possibilité de battre un gros est là, il faut la prendre. » Pour ne plus vivre sur des regrets. Et continuer à grandir.