« MAISON » EN TRAVAUX
OLIVIER AZAM, LE PATRON DES AVANTS, SAIT QUE SA MÊLÉE PASSERA UN TEST SAMEDI À TOULOUSE. IL L’ABORDE AVEC CONFIANCE.
D’abord, un chiffre. La saison dernière, la mêlée du Stade français n’a conservé que 75 % de ses ballons, plaçant le pack parisien à la treizième place du Top 14 dans ce secteur de jeu. Quelques interrogations, toutes légitimes, sont donc apparues au sein du nouveau staff technique de Greg Cooper. « Malgré cette statistique et d’autres pas vraiment en notre faveur, nous avons tout de même terminé à la septième place, positivait le technicien néo-zélandais au coeur de l’été. Surtout, si nous parvenons à améliorer ce chiffre ne serait-ce que d’un ou deux points, nous pourrons rivaliser. » Le chantier était donc ouvert, immense et anxiogène à la fois… Non seulement le club de la capitale a vu s’envoler la pierre angulaire de son édifice Rabah Slimani en direction de Clermont, mais surtout le club de la capitale compte, depuis de long mois, une litanie de blessés aux postes de la première ligne. En vrac,Van der Merwe, Taulafo, Sempéré, Felsina. À ceux-là sont venus s’ajouter Bonfils et Panis. Olivier Azam s’est donc attaché à travailler avec les jeunes joueurs présents. « C’était un gros chantier, assure l’ancien talonneur international. Il fallait qu’on progresse rapidement. On n’a pas travaillé autant que je l’aurais souhaité, faute de joueurs présents. On est donc vraiment reparti d’une feuille blanche sur toute l’approche. C’était plus facile pour moi, notamment par rapport au bilan précédent. On a surtout essayé d’être le plus précis possible techniquement. » Pour cela, Azam a insisté sur le travail de liaison, d’appuis, avec de nombreux exercices sous assistance vidéo, pas forcément en opposition réelle, plutôt en demi de mêlée, pour aller chercher ce fameux
BONS DÉBUTS
Photo IS
« triangle de poussée ». « Je leur envoie aussi des films sur leur téléphone, des retours individuels, sourit Azam. Ça permet de les harceler (rires), de les tenir en éveil. »
Et puis, les dirigeants ont recruté. D’abord, le polyvalent Maxime Gau. Puis, l’international sudafricain Steenkamp, en provenance du Stade toulousain. Une bouffée d’oxygène pour Olivier Azam qui, durant le mois de juillet, avait annoncé ironiquement « pouvoir rechausser les crampons ». Finalement, l’entraîneur des avants n’est pas sorti de ses prérogatives. Pas besoin. « Au contraire, la mêlée, c’est vraiment le gros point positif de ce début de saison », assure-t-il. Dans un contexte sportif difficile (déjà une défaite à domicile), la mêlée parisienne fait mieux que tenir la route. Dès le premier ballon disputé en Top 14 cette saison, Parisse et ses partenaires ont volé l’introduction des Lyonnais. Face à la Rochelle ? Deux essais inscrits sur des lancements de jeu après mêlée. À Bordeaux ? Pas moins de quatre ballons joués sur ce secteur de jeu. Des chiffres qui permettent d’imaginer une évolution positive. « Disons qu’en attendant que tous nos joueurs blessés reviennent, on s’en sort pas mal, minimise Olivier Azam. Mais on sait qu’à chaque match la vérité peut être différente. » Et Azam de se projeter sur le prochain affrontement : « La mêlée de Toulouse a gagné en maturité, c’est une mêlée beaucoup plus constante. Surtout, ils ont des joueurs en deuxième et troisième lignes qui sont très puissants. C’est un élément important au sein d’un secteur de jeu comme la mêlée. »
TROISIÈME LIGNE CONCERNÉE
Justement, ça tombe bien. Ce fut un des grands combats d’Azam depuis le début de saison. « Trop souvent, les joueurs de troisième ligne se désintéressent de la mêlée, or c’est un édifice en forme de château de cartes et si tout le monde n’y participe pas, c’est difficile. » Alors, il a insisté depuis sa prise de fonction sur le travail de ses flankers et de son troisième ligne centre. Samedi à Toulouse, il comptera sur Sekou Macalou, repositionné à ce poste, pour rester concentré sur chacun des impacts. « Pour nous, la mêlée de Toulouse représente un gros test. Si les Toulousains avaient d’avantage insisté en mêlée dimanche dernier contre Toulon, ils auraient sûrement récupéré plus de pénalités et peut-être gagné le match. » Et Azam de conclure : « On sait qu’on aura une partie difficile en mêlée car nous avons décidé de faire tourner, mais le travail réalisé doit nous permettre de rivaliser. »