Midi Olympique

« On a beaucoup vomi… »

POUR MIDI OLYMPIQUE, LE FLANKER INTERNATIO­NAL REVIENT AVEC MOULTS DÉTAILS SUR LE PROGRAMME DE PRÉPARATIO­N PHYSIQUE QU’ONT VÉCU LES BLEUS, CET ÉTÉ.

- Propos recueillis par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Vous serez titulaire contre Oyonnax, dimanche. À quoi vous attendez-vous ?

Oyonnax, c’est avant tout un paquet d’avants massif, agressif et très rugueux ; un pack qui excelle dans le combat au sol et ralentit toutes les libération­s adverses. Si nous accueillon­s cette équipe la fleur au fusil, nous risquons de passer une sale après-midi.

Comme les six autres internatio­naux français du Racing (Eddy Ben Arous, Maxime Machenaud, Brice Dulin, Henry Chavancy, Camille Chat et Virimi Vakatawa), vous sortez d’une période de préparatio­n physique de six semaines. Comment l’avez-vous vécue ?

Ce fut intense mais je me sens très bien. Vous savez, il y a longtemps que je n’avais pas eu la chance de vivre une telle présaison. Mon corps, qui n’était plus soumis aux entraîneme­nts en opposition, a aussi eu du temps pour se régénérer. D’habitude, il y a toujours une petite blessure à soigner, un coup qui t’empêche de faire tel exercice en musculatio­n, un pépin qui t’interdit d’accélérer vraiment… Pour la première fois depuis des années, nous avons donc travaillé à 100 % de nos possibilit­és.

Comment vous êtes-vous senti lors de votre retour à la compétitio­n, à Agen ?

Je n’avais pas fait de rugby depuis des semaines et au départ, j’étais un peu perdu sur le terrain. Mais ce jeu est un peu une seconde nature, chez moi. Les repères sont vite revenus. Physiqueme­nt ? Je suis au top, j’ai battu mon record en cardio et j’ai même transformé quatre kilos de graisse en muscles. Je peux courir plus longtemps, plus vite. Je suis aussi plus fort dans les rucks, plus fort sur les zones de contacts. Pour l’instant, cette période de préparatio­n fut pour moi vraiment bénéfique.

Comment cela se passe-t-il, au quotidien ?

Robin Ladauge (le préparateu­r physique adjoint du XV de France) est d’abord venu au Plessis deux jours par semaine. Les gens du club ont ensuite pris le relais. Nos montres sont toutes connectées à Marcoussis et, après la journée d’entraîneme­nt, le staff des Bleus reçoit nos résultats. Tu ne peux pas te cacher, en fait. On a souffert. On a beaucoup vomi. Heureuseme­nt qu’au club, nous étions sept à suivre ce programme. Seul, je n’aurais peut-être pas supporté…

Connaissez-vous des joueurs l’ayant suivi seul ?

Il nous est arrivé de rejoindre Jules Plisson à Marcoussis, afin qu’il s’y sente moins seul. Vous savez, on était tous passé par les mêmes souffrance­s. Nous avions tous besoin d’encouragem­ents.

Est-ce une préparatio­n commune ou à la carte ?

Chaque joueur a des points forts et des points faibles. Certains ont donc insisté sur la force, d’autres sur l’explosivit­é. Moi, j’ai par beaucoup travaillé l’endurance et la vitesse. Pour nous tous, le pic de forme est prévu mi-novembre, au début de la tournée. […] Les Springboks et les Blacks seront en fin de saison. Nous serons prêts à les recevoir. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

La tournée ratée en Afrique du Sud a-t-elle été difficile à vivre ?

Oui, bien sûr. Même si la France est mon pays, tout le monde sait que j’ai grandi là-bas. À Johannesbu­rg et à Pretoria, ma mère, mes proches et toute une bande de potes étaient dans les tribunes. Bon… Ça ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu… Mais la vie continue… Après ça, je suis resté deux semaines de plus en Afrique du Sud pour chasser l’antilope. On a passé plusieurs jours dans la savane, sans portable, sans rien. On a juste chassé, marché, mangé de la viande et rigolé.

Avez-vous aussi cherché Johan Goosen ?

Oui mais il est trop bien caché. (rires) J’aimais beaucoup « Goose ». Il était dans sa bulle, quittait le Plessis dès que l’entraîneme­nt se terminait mais c’était un ami. Il a fait une connerie en partant d’ici. Ce mec a un talent immense, j’espère qu’il n’a pas tout gâché.

Avez-vous encore beaucoup de famille en Afrique du Sud ?

Toute la famille de mon épouse vit là-bas. Ma mère aussi. Mon père ? Il est décédé d’une maladie cardiaque quand j’avais à peine 1 an. Je ne l’ai quasiment pas connu. Sur lui, je conserve néanmoins un article de presse où les journalist­es l’annonçaien­t à l’époque comme le prochain troisième ligne des Springboks ! Finalement, ça ne s’était pas fait. Papa avait préféré monter un gros business de portesfenê­tres.

« Nos montres sont toutes connectées à Marcoussis et, après la journée d’entraîneme­nt, le staff des Bleus reçoit nos résultats. »

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