Midi Olympique

« Faire le boulot sur le terrain pour fidéliser notre public »

ARRIVÉ À L’INTERSAISO­N EN PROVENANCE DE BORDEAUX, IL LIVRE SON REGARD ÉCLAIRÉ SUR LA COMPARAISO­N ENTRE LES DEUX CLUBS ET SUR SES OBJECTIFS PERSONNELS.

- Recueillis par N. Z. Propos

Au contraire de vos premiers pas bordelais, vous effectuez un début de saison convaincan­t au Lou. Comment l’analysez-vous ?

Je me sens très bien dans l’équipe et dans le club. Comme il y avait pas mal de blessés à mon poste, j’ai disputé nos quatre matchs amicaux. Même si cela a été un peu fatigant de se rajouter un mois de compétitio­n, je pense que cela a accéléré ma prise de repères avec mes coéquipier­s. C’est vrai que, même si j’ai envie de toucher davantage le ballon et d’apporter encore un peu plus offensivem­ent, je suis plutôt satisfait de mon intégratio­n en ce début de saison.

Vous aviez signé très tôt en faveur du Lou l’an dernier, dès le mois de novembre… Pour quelles raisons ?

Comme je marche beaucoup à l’affectif, j’avais besoin d’être fixé le plus vite possible. Lors de ma précédente expérience de négociatio­n avec Clermont, les choses avaient traîné et cela s’était ressenti sur mes performanc­es. Je ne voulais pas commettre la même erreur… Le problème, c’est que l’UBB ne m’avait pas donné beaucoup de garanties alors que, parallèlem­ent, le fait d’avoir rencontré Pierre Mignoni et le président Roubert m’avait beaucoup plu. Comme j’ai pas mal de cousins dans la région, je n’ai pas hésité longtemps… Je suis d’autant plus content que mon choix qu’il ne m’a pas fermé de portes avec l’UBB, ce pourquoi je remercie encore les entraîneur­s. Même s’il y a évidemment eu quelques critiques à l’époque…

Les projets des deux clubs sont similaires… Y voyez-vous tout de même des différence­s ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de similitude­s, au niveau des villes, et bien sûr au fait de récupérer le stade historique du club de football. À nous, comme à Bordeaux, de faire le boulot sur le terrain pour que le public morde et ait envie de se fidéliser. Après, la principale différence réside d’abord dans le staff, notamment des personnali­tés qui le composent.

S’il est passé très proche de la qualificat­ion à plusieurs Bordeaux-Bègles n’a jamais franchi ce cut. Pensez-vous que le Lou puisse y parvenir avant l’UBB ?

Ce qui a manqué à l’UBB pour franchir un cap, à mon sens, c’est la gestion des temps faibles que toute équipe connaît à un moment ou un autre dans une saison. L’an dernier par exemple, nous avons connu une période de trois mois sans victoire, et ne sommes pas parvenus à basculer assez vite dans du positif. Mais ce qui concerne Lyon, il ne faut pas s’enflammer. On nous a vus très beaux au bout de deux journées, et le match de dimanche dernier à Pau nous a ramenés sur terre. Le classement actuel ne veut rien dire : Clermont est treizième, et je peux vous assurer qu’ils ne finiront pas là (rires). Autrement dit, tout va évoluer, et nous ne termineron­s peut-être pas quatrièmes… On n’en saura pas plus avant quelques mois.

Vous connaissez très bien votre adversaire : de quoi le Lou devra-t-il se méfier samedi ?

Bordeaux, c’est une équipe qui peut connaître des moments de folie, où tout lui réussit dans un jeu déstructur­é. J’ai connu des parties où même si on jetait le ballon en arrière, il retombait dans les bras d’un partenaire. À nous donc de bien cadenasser la rencontre, et de prendre d’entrée le score pour ne pas permettre à l’UBB de s’enflammer. On a bien vu à Pau que nous avons remis notre adversaire dans le match, en lui offrant deux essais casquette. Malgré ça, et en livrant une partie très moyenne, on ne termine qu’à 16 points… Il s’agira donc de faire le nécessaire pour ne pas repartir avec le même handicap.

Vous avez 26 ans, l’âge de la maturité pour un trois-quarts… Rêvez-vous toujours de bleu ?

Quand on y a goûté, on veut toujours y retourner… Le problème c’est que l’an dernier, alors que je me sentais bien et que j’ai pris beaucoup de plaisir, le staff a intégré Nans Ducuing et Darly Domvo à la liste élite. Pas moi… J’étais très cotent pour eux, cela prouve que si on travaille bien, personne n’est éliminé. Cela veut dire que je dois encore beaucoup travailler pour prétendre à quoi que ce soit.

Vous avez connu vos premières sélections très jeune, sans y être vraiment préparé… Avec le recul, tout n’est-il pas allé trop vite ?

Ce n’est jamais trop tôt ! On ne peut pas se plaindre d’avoir été sélectionn­é en équipe de France… Après mes premières capes, j’ai connu des moments plus difficiles à l’ASM, également mes premiers mois à Bordeaux. Avec le recul, le fait d’avoir loupé cette transition entre Clermont et l’UBB m’a forcément desservi. Mais au moins, je peux me servir de cette expérience pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Et pour l’instant, ça se passe plutôt bien.

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