Midi Olympique

L’ÉLÈVE ET SON MODÈLE

APRÈS AVOIR SOUVENT CITÉ LE MODÈLE BORDELAIS COMME UN EXEMPLE DE DÉVELOPPEM­ENT, L’ÉLÈVE LYONNAIS SOUHAITE DÉSORMAIS DÉPASSER SON MAÎTRE DANS SA CROISSANCE SPORTIVE.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

C’est l’histoire d’une grande ville historique­ment bercée par le foot, où le rugby a souvent grandi dans l’ombre d’un voisin de taille bien plus modeste. L’histoire d’un club « tout nouveau tout beau » relancé par le courage et la folie d’un entreprene­ur, bien décidé à offrir à sa ville une équipe de rugby à la mesure de ses ambitions. Un club qui, dans son désir de croissance, n’a pas hésité à prendre des risques en s’installant dans l’antre historique du club de football local, à qui l’Euro 2016 avait contribué à offrir un nouveau stade flambant neuf dans la lointaine périphérie. Un club qui, après avoir assuré son maintien dans l’élite, rêve désormais de franchir un cap sportif et non plus de se mêler à la lutte pour la qualificat­ion, mais de terminer dans la saison dans les six premières places du Top 14…

De qui parle-t-on ici, au juste ? Des deux clubs, vous l’aurez bien compris. Il est vrai qu’entre l’histoire de l’UBB, qui a définitive­ment fait oublier Bègles en s’installant à Chaban-Delmas, à celle du Lou, qui a fatalement profité de l’agonie du rugby berjallien pour faire son trou et intégrer Gerland, les destins se ressemblen­t. « C’est vrai que nous avons essayé de nous inspirer de ce modèle, dans le sens où Bordeaux est une grande ville qui a su bien aborder son changement de stade et conquérir un public, confirme Pierre Mignoni. Pour ce qui est du sportif, en revanche, c’est différent. Nous avons notre propre identité. » Mais également un propriétai­re aux moyens financiers plus élevés... De quoi permettre à son club d’aller plus vite que l’UBB ? Ce sera, en creux, l’un des enjeux de la rencontre. Après avoir flirté plusieurs saisons avec la sixième place sans jamais l’obtenir, les Girondins sont quelque peu rentrés dans le rang la saison dernière tandis que le Lou, au vu de sa fin de saison et de son recrutemen­t, fait figure d’outsider numéro un dans la course à la qualificat­ion. Et doit le demeurer, même s’il s’en défend... « Dans une grande ville comme Lyon ou Bordeaux, il faut des résultats pour remplir un stade, nous confiait voilà 15 jours l’actionnair­e principal du Lou Olicvier Ginon. S’il n’y a pas de résultat, Gerland sonnera creux. Mais s’il est occupé par une belle équipe avec un beau projet, on le remplira, j’en suis convaincu. » Or, sachant que ce remplissem­ent demeure la condition sine qua non de la réussite des projets lyonnais et girondins, l’enjeu de la partie n’en prend que plus d’importance...

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