LE PREMIER DANGER
LES FRANCILIENS ONT PERDU PIEDS POUR LA PREMIÈRE FOIS À NEVERS. LES AVANTS ONT UNE REVANCHE À PRENDRE. LES TROIS-QUARTS AUSSI…
La période du début de saison euphorique achevée à Nevers par la rouste magistrale reçue au Pré-Fleury, a ouvert une nouvelle séquence chez les promus massicois. Jusque-là, tout leur réussissait ou presque. On ne boude pas un bonus défensif pris à Grenoble, et la défaite à domicile enregistrée contre Montauban, concédée sous une vilaine pluie, d’un tout petit point, et dont la cause relevait d’une seule défaillance dans la réception du jeu aérien montalbanais, ne pouvait pas remettre en cause l’état d’esprit rieur de ce groupe entreprenant. Son appétence, son goût pour l’entreprise, ses prises de risques répétées, et sa capacité du maniement du ballon dans toutes ses lignes, tout ce qui fait sa singularité et suppose une foi inébranlable dans ses moyens d’action, se sont heurtés pour la première fois à la difficulté de répondre à la détermination farouche d’un adversaire de réduire ses intentions à une simple figure de style, impuissante à répondre à l’épreuve de force proposée. Massy en a perdu son latin. Et si la faillite des avants a été la plus évidente à observer, leur spectaculaire défaillance en mêlée fermée a occulté toutes les autres insuffisances d’un soir, apparues à l’analyse imparable des statistiques.
UNE QUARANTAINE DE BALLONS ÉGARÉS
Sur la quarantaine des ballons perdus à Nevers, les Massicois en ont lâché pratiquement autant dans le jeu courant lancé par la ligne que sur les phases de conquête. C’est bien une faillite collective qui a provoqué cette défaite à plus de trente points. « On a été battus partout dans l’engagement
réel et la détermination », a résumé l’entraîneur des avants Benoît Larousse. Ce premier trou d’air interroge mécaniquement la capacité des promus à reprendre le fil de leur discours sur la distance. Le championnat est lancé, il faut aligner les rencontres, et alors qu’ils se sont heurtés moralement au mur de la quatrième disputée consécutivement, ils doivent passer la cinquième par une reprise de rythme aux abords d’un obstacle surmontés de pics. Le moment est un peu dangereux. Dax fait partie des adversaires qu’on peut imaginer mettre derrière soi pour rester dans la division. La pensée inverse existe, et cette vision du match entre gens concernés par la possibilité de la relégation, propose de résoudre une équation. La confiance un peu écornée, il faudra observer la capacité des coéquipiers de Christophe Desassis à se relever d’un échec pour imposer leurs vues dans un moment charnière, de mettre en musique leur envie farouche contenue dans une parfaite maîtrise de soi, de faire preuve de caractère en somme. Accessoirement, il est aussi question de remporter une première rencontre à domicile, et de montrer à tous que le temps est passé de ne pas être maître chez soi.