Midi Olympique

UN LION EN DEUIL

TRISTE DE S’ÊTRE RETIRÉ DU MONDE PROFESSION­NEL, REVOILÀ L’INÉPUISABL­E PILIER CAMEROUNAI­S PRÊT À ENFILER LE BLEU DE CHAUFFE POUR DÉFENDRE LE PROJET AMBITIEUX DU CLUB DE MARMANDE.

- Par David BOURNIQUEL

La décision n’a pas été facile à prendre mais elle s’est présentée comme une évidence. Inéluctabl­e. À quasiment 37 ans, au terme d’une finale de Pro D2 remportée par Agen, son club de coeur, durant laquelle il fut une dernière fois éblouissan­t, Arsène Nnomo a raccroché les crampons et tiré un trait sur le monde profession­nel. « Le SUA n’était pas contre l’idée de me garder une saison de plus. Mais voilà, il faut être lucide. À mon âge, en Top 14, j’aurais eu du mal à exister. Prendre la décision d’arrêter a été un vrai crève-coeur mais je pense que c’est ce qu’il fallait faire, détaille le pilier camerounai­s avec de l’émotion dans la voix. Honnêtemen­t, je préfère laisser l’image d’un gars qui a réussi sa sortie plutôt que de partir sur un échec… Je ne voulais pas faire la fameuse saison de trop. » Alors est-on trop vieux pour jouer au rugby à 37 ans ? En Top 14, sûrement. Mais pas dans les divisions inférieure­s et Arsène Nnomo entend bien le prouver. Il a signé au coeur de l’été pour venir renforcer le jeune effectif marmandais et transmettr­e son expérience, énorme. Avec en creux le désir secret d’être l’un des acteurs majeurs de la réussite de l’objectif que s’est fixé le club par l’intermédia­ire de son président Jacques Arpoulet : rejoindre la Fédérale 1 « la vraie place de Marmande », dixit le président. Et ce, le plus rapidement possible. Dès cette saison idéalement. Arsène Nnomo arrive à Marmande avec l’envie et la fraîcheur d’un cadet première année : « L’envie ne m’a jamais quittée. J’avais envie de me fixer un nouveau challenge, un

autre défi. Je veux aider Marmande à s’installer dans le haut du tableau des clubs amateurs. Le projet est bon et le club ambitieux. Cela me plaît. »

LA PLAIE ENCORE VIVE

Pas question pour le pilier d’arriver en terrain conquis. L’homme est humble, comme toujours : « J’ai trouvé un groupe en place, qui tourne bien et qui a un bel avenir. Je veux les aider et apporter tout ce que je peux. » Arsène, trois fois par semaine, prend sa voiture et pour parcourir les quelques kilomètres qui séparent son domicile agenais de son nouveau club. Pas question pour lui d’utiliser les installati­ons du SUA pour ses séances de musculatio­n. La plaie est encore trop vive. « Le SUA, je le regarde à la télé, comme tout le monde. J’ai encore du mal à aller à Armandie. Il va falloir que je fasse le deuil ! » Gageons que ses nouveaux coéquipier­s marmandais­l’aideronr à passer le cap.

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