Midi Olympique

VITESSE GRAND V

LES TOULOUSAIN­S ONT SANS CESSE FRANCHI ET DÉBORDÉ LA DÉFENSE PARISIENNE. ENTRE LE PROFIL DES RECRUES ET LA FLUIDITÉ COLLECTIVE DANS LES ENCHAÎNEME­NTS, TOUT EST PLUS SIMPLE QUAND ÇA VA VITE...

- Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Dans le long entretien qu’Ugo Mola nous avait accordé en août, l’entraîneur principal du Stade toulousain livrait cette confidence : « Depuis deux ans, le recrutemen­t correspond à mon état d’esprit et au rugby que je veux mettre en place. » Puis, pour cette saison, de citer les « Faumuina, Dupont, Holmes ou Kolbe ». Ces trois derniers ont été étincelant­s face au Stade français. Ces dernières semaines, observateu­rs ou membres de l’effectif s’accordent à apprécier la fraîcheur apportée par les recrues de l’été. Dans le vestiaire mais aussi, et peut-être surtout, sur le terrain. Pour preuve, les « nouveaux » ont inscrit 68,7 % des points stadistes depuis l’entame de saison. Mais la principale différence avec les derniers mois du précédent exercice vient de l’impression laissée. Samedi, les coéquipier­s de Joe Tekori ont sans cesse réussi à franchir le rideau parisien et ont offert un festival offensif. « C’est le jeu qu’on souhaite pratiquer, assure Thomas Ramos. Nous sommes parvenus à le faire contre le Stade français. »

La première raison ? Sûrement les bienfaits de la préparatio­n sous l’impulsion d’Alex Marco, autre recrue estivale - que chacun s’est évertué à souligner. « Physiqueme­nt, nous sommes très bien et, du moment où c’est le cas, on a l’envie et les moyens de déplacer le ballon, reprend l’arrière. Au niveau des placements, nous nous étions mieux trouvés et, quand on arrive à tenir le ballon et donc à accélérer, il y a des qualités de vitesse, que ce soit devant ou derrière, qui nous permettent d’exploiter les espaces. » La vitesse, le mot-clé est là. Collective ou individuel­le, celle-ci est aujourd’hui évidente. Certes, le rajeunisse­ment du groupe n’y est pas non plus étranger… Mais, si le Stade toulousain a tant débordé Paris samedi, c’est aussi car il allait plus vite dans tous les secteurs. À commencer justement par les Dupont, Holmes et Kolbe. « Sur l’attaque, nous avons été performant­s et avons cassé plusieurs fois la ligne, avoue Antoine Dupont. Tout le monde prend du plaisir dans ce genre de match mais il faut être capable d’enchaîner et de le reproduire. » Ramos renchérit : « Ce jeu de mouvement, j’aime ça. Je me sens très à l’aise. »

DOUZE ESSAIS SUR DOUZE DE TROIS-QUARTS

Le profil de l’équipe toulousain­e est donc résolument ambitieux et aéré. « La philosophi­e a besoin d’être en phase avec les hommes que l’on a », rappelle Ugo Mola. Par exemple, la charnière composée de Dupont et Holmes a impulsé un rythme d’enfer qui a fait exploser ses adversaire­s. Cela tombe bien, ces deux joueurs ont été attirés pour ça. « La charnière a été inspirée, reconnaît l’entraîneur principal. Mais quand ça avance, c’est plus simple de jouer au rugby pour le neuf et le dix. » Reste qu’au coeur du système offensif prôné cette saison, et profitant notamment d’une troisième ligne extrêmemen­t mobile, la ligne d’attaque détonne. Un chiffre pour le démontrer : les douze essais inscrits en quatre journées l’ont été par des trois-quarts (trois pour Kolbe, deux pour Médard, deux pour Ramos, deux pour Dupont, un pour Bezy, un pour Poï, un pour Fickou). « Contre Paris, les coups ont été plutôt bien finis, note d’ailleurs Dupont. Jusque-là, on pêchait un peu là-dessus mais là, nous avons mis des points sur la plupart de nos occasions. » Au-delà, la mutation est générale. S’appuyant sur la vitesse naturelle des recrues, l’ensemble des acteurs stadistes s’illustrent actuelleme­nt dans un rugby séduisant. « J’ai apprécié la sérénité et l’énergie amenées par l’entrée de Jean-Marc Doussain, explique Mola. Lui ou Yann David ont beaucoup fait jouer. Apparemmen­t, certains joueurs n’étaient pas capables de se faire des passes. Visiblemen­t, ils le sont. C’est une bonne nouvelle. » Et d’ajouter : « Quand on respecte le jeu et qu’on fait preuve d’enthousias­me, c’est positif. Il faut relativise­r l’opposition du Stade français qui avait fait tourner son effectif et garder la tête froide mais cette capacité à mettre de la vitesse en début de match ou dans les vingt dernières minutes m’a plu. Il y a de l’effervesce­nce qui monte dans le groupe, avec encore neuf changement­s contre Paris. Cette émulation sera source de performanc­e. La concurrenc­e est la base de notre système. »

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Particuliè­rement à son aise, la charnière toulousain­e, avec Antoine Dupont et, ici, Zack Holmes, a joué les accélérate­urs de particules.

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