PORTÉS DISPARUS
APRÈS TRENTE PREMIÈRES MINUTES INTÉRESSANTES, LES BRIVISTES SE SONT ÉCROULÉS AVANT D’ÊTRE MÉCONNAISSABLES EN DEUXIÈME PÉRIODE.
Il était difficile de croire que Brive était venu s’imposer à Clermont au printemps dernier. Inimaginable même tant la différence de niveau entre les deux équipes est apparue gigantesque lors de ces retrouvailles. Les Corréziens ont été balayés, notamment lors d’une seconde période qui virait à la démonstration (42-0), et confrontés à un défaut récurrent depuis le début du championnat : leur incapacité à marquer des essais. Les visages étaient donc fermés au moment de quitter l’Auvergne sans encore avoir réussi à inscrire le moindre point au classement. Le manager Nicolas Godignon paraissait encore K.-O. debout au moment d’analyser cette quatrième défaite consécutive : « Cette deuxième mi-temps nous fait mal. Elle est dure à digérer mentalement, on se sent humilié. C’est la même problématique que depuis le début de la saison. On ne score pas et pourtant on arrive à se créer des occasions, avec des mouvements plutôt accomplis mais nous ne parvenons pas à concrétiser. La confiance nous fait défaut actuellement. Nous sommes très en colère contre nous car on s’est fait emporter. » De dépit, le technicien avouait qu’il n’y avait rien à retenir de cette déculottée.
FRAGILES COMME UN CHÂTEAU DE CARTES
Face à la machine clermontoise, les Brivistes ont rapidement baissé la tête et rendu les armes, ce qui n’était pas franchement une habitude de la formation corrézienne depuis son retour en Top 14. Pourtant, les joueurs s’étaient promis de retrouver cette hargne caractéristique qui leur a souvent permis de déjouer les pronostics. Arnaud Mignardi, chef de meute dans ce naufrage, le confessait : « Il faut retenir la première mi-temps car nous n’avions jamais été soudés comme ça cette saison. On s’était juré de retrouver le Brive d’il y a quatre mois. Le Brive qui veut « casser la bouche » de tout le monde, qui s’accroche avec tout le monde quoi qu’il arrive et qui n’a peur de personne. » Cette révolte tant attendue et entrevue en première période n’est finalement jamais ressortie des vestiaires après la pause, certainement plombée par un essai encaissé juste avant le repos. Benjamin Lapeyre ne comprenait pas cette démission collective : « Nous avons fait illusion pendant les trente premières minutes. L’essai avant la mi-temps nous fait mal et après on ne revient pas des vestiaires. On doit revenir sur le terrain avec plus d’envie pour essayer de marquer. Sauf que Clermont marque de suite. Après c’est l’effet château de cartes. Au fur et à mesure, tout le monde s’effondre. » La solidarité du premier acte s’était envolée, ouvrant des espaces à des Clermontois qui cassaient les plaquages avec beaucoup trop de facilité. La défense corrézienne était franchie à dix-neuf reprises dont treize fois lors de la seconde période.
« Il va falloir se dire les choses, poursuivait l’arrière du CAB, Même si l’on perd de 14 points à la mi-temps, on ne peut pas lâcher comme ça, ça ne ressemble pas à l’équipe, ça ne ressemble pas au club. On ne peut pas prendre soixante points même contre Clermont. »
RENDEZ-VOUS DÉCISIF FACE À TOULOUSE
Après quatre journées de championnat, lors desquelles les Brivistes ont déjà affronté trois des quatre demi-finalistes du précédent exercice, les hommes de Nicolas Godignon étaient forcément touchés mentalement face à une situation inquiétante tant il est difficile de sortir d’une telle spirale négative. Pourtant, les Corréziens retrouvaient un regain d’énergie pour évoquer le prochain rendez-vous à domicile face au Stade toulousain. Un match déjà décisif puisque le CAB s’est déjà incliné deux fois sur ses terres. À voir les regards des Brivistes au moment de reprendre le bus samedi soir à Clermont, il restait une question en suspens. Pourront-ils oublier cette débâcle dans le derby et ne pas être hantés par les slaloms de Raka ou les fulgurances de Penaud ? Rien n’est moins sûrs et impossible de se lancer dans une thérapie. Le temps presse.