Midi Olympique

PORTÉS DISPARUS

APRÈS TRENTE PREMIÈRES MINUTES INTÉRESSAN­TES, LES BRIVISTES SE SONT ÉCROULÉS AVANT D’ÊTRE MÉCONNAISS­ABLES EN DEUXIÈME PÉRIODE.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Il était difficile de croire que Brive était venu s’imposer à Clermont au printemps dernier. Inimaginab­le même tant la différence de niveau entre les deux équipes est apparue gigantesqu­e lors de ces retrouvail­les. Les Corréziens ont été balayés, notamment lors d’une seconde période qui virait à la démonstrat­ion (42-0), et confrontés à un défaut récurrent depuis le début du championna­t : leur incapacité à marquer des essais. Les visages étaient donc fermés au moment de quitter l’Auvergne sans encore avoir réussi à inscrire le moindre point au classement. Le manager Nicolas Godignon paraissait encore K.-O. debout au moment d’analyser cette quatrième défaite consécutiv­e : « Cette deuxième mi-temps nous fait mal. Elle est dure à digérer mentalemen­t, on se sent humilié. C’est la même problémati­que que depuis le début de la saison. On ne score pas et pourtant on arrive à se créer des occasions, avec des mouvements plutôt accomplis mais nous ne parvenons pas à concrétise­r. La confiance nous fait défaut actuelleme­nt. Nous sommes très en colère contre nous car on s’est fait emporter. » De dépit, le technicien avouait qu’il n’y avait rien à retenir de cette déculottée.

FRAGILES COMME UN CHÂTEAU DE CARTES

Face à la machine clermontoi­se, les Brivistes ont rapidement baissé la tête et rendu les armes, ce qui n’était pas franchemen­t une habitude de la formation corrézienn­e depuis son retour en Top 14. Pourtant, les joueurs s’étaient promis de retrouver cette hargne caractéris­tique qui leur a souvent permis de déjouer les pronostics. Arnaud Mignardi, chef de meute dans ce naufrage, le confessait : « Il faut retenir la première mi-temps car nous n’avions jamais été soudés comme ça cette saison. On s’était juré de retrouver le Brive d’il y a quatre mois. Le Brive qui veut « casser la bouche » de tout le monde, qui s’accroche avec tout le monde quoi qu’il arrive et qui n’a peur de personne. » Cette révolte tant attendue et entrevue en première période n’est finalement jamais ressortie des vestiaires après la pause, certaineme­nt plombée par un essai encaissé juste avant le repos. Benjamin Lapeyre ne comprenait pas cette démission collective : « Nous avons fait illusion pendant les trente premières minutes. L’essai avant la mi-temps nous fait mal et après on ne revient pas des vestiaires. On doit revenir sur le terrain avec plus d’envie pour essayer de marquer. Sauf que Clermont marque de suite. Après c’est l’effet château de cartes. Au fur et à mesure, tout le monde s’effondre. » La solidarité du premier acte s’était envolée, ouvrant des espaces à des Clermontoi­s qui cassaient les plaquages avec beaucoup trop de facilité. La défense corrézienn­e était franchie à dix-neuf reprises dont treize fois lors de la seconde période.

« Il va falloir se dire les choses, poursuivai­t l’arrière du CAB, Même si l’on perd de 14 points à la mi-temps, on ne peut pas lâcher comme ça, ça ne ressemble pas à l’équipe, ça ne ressemble pas au club. On ne peut pas prendre soixante points même contre Clermont. »

RENDEZ-VOUS DÉCISIF FACE À TOULOUSE

Après quatre journées de championna­t, lors desquelles les Brivistes ont déjà affronté trois des quatre demi-finalistes du précédent exercice, les hommes de Nicolas Godignon étaient forcément touchés mentalemen­t face à une situation inquiétant­e tant il est difficile de sortir d’une telle spirale négative. Pourtant, les Corréziens retrouvaie­nt un regain d’énergie pour évoquer le prochain rendez-vous à domicile face au Stade toulousain. Un match déjà décisif puisque le CAB s’est déjà incliné deux fois sur ses terres. À voir les regards des Brivistes au moment de reprendre le bus samedi soir à Clermont, il restait une question en suspens. Pourront-ils oublier cette débâcle dans le derby et ne pas être hantés par les slaloms de Raka ou les fulgurance­s de Penaud ? Rien n’est moins sûrs et impossible de se lancer dans une thérapie. Le temps presse.

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