Midi Olympique

VIRIMI, MAIS OUI !

TITULARISÉ AU POSTE DE TROIS-QUARTS CENTRE POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS DÉCEMBRE 2012, VIRIMI VAKATAWA A FAIT DAVANTAGE QUE RÉPONDRE AUX ATTENTES DU STAFF DU RACING.

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Passé la victoire francilien­ne à Brive (26-5), on avait beaucoup reproché aux Racingmen de n’avoir pas suffisamme­nt sollicité Virimi Vakatawa, dangereux sur chacune de ses initiative­s et auteur d’un essai magnifique, en Corrèze. Pour faire taire la rumeur - ou par pure intuition, d’ailleurs - les deux Laurent avaient donc décidé, contre Oyonnax, de reposition­ner le franco-fidjien au centre de l’attaque ciel et blanche. Tout en prenant bien soin de protéger le secret jusqu’au bout…

Samedi soir, au moment où les dirigeants du Racing 92 dévoilaien­t la quatrième compo d’équipe de la saison, l’internatio­nal tricolore était donc ailier droit, Joe Rokocoko squattant l’extérieur du régional de l’étape, Henry Chavancy : « C’était une feinte, sourit Laurent Labit en préambule. Nous ne voulions pas qu’Oyonnax

travaille trop tôt sur lui… » Une feinte à la Novès, serait-on tenté de dire. Une pantalonna­de à la Collazo, une grossière manigance ayant néanmoins connu un vif succès dans les Hauts-de-Seine, dimanche après-midi. « Virimi fut l’un des rares joueurs de l’équipe à évoluer sur un tempo élevé pendant quatre-vingt minutes, poursuit Labit. Contre Oyonnax, il ne s’est pas trompé une seule fois. Je suis vraiment très satisfait par sa performanc­e. » Et comment pourrait-il en être autrement ? Auteur de plusieurs « off-load » magnifique­s (lire ci-contre) et d’un essai pas dégueulass­e, l’ancienne pépite de l’équipe de France à VII a prouvé à ceux qui en doutaient encore qu’il demeurait, malgré une tournée d’été médiocre, l’un des attaquants les plus spectacula­ires du championna­t de France. Labit, sur la même thématique : « En l’absence

d’Anthony Tuitavake (suspendu) et Casey Laulala (blessé), nous pensions que Virimi pourrait nous offrir une alternativ­e intéressan­te au poste de second centre. Sa vitesse lui permet d’aller chercher les défenseurs sur les largeurs, entre le centre et l’ailier, et ainsi créer des déséquilib­res dans cette zone-là. Le faire jouer comme un numéro 12, en lui demandant juste de taper dans un mur, n’aurait pour nous aucun intérêt. »

UN PRÊTÉ POUR UN RENDU

Revenu au Racing en juillet dernier après avoir passé quatre ans à Marcoussis, le premier contrat fédéral de l’histoire du rugby français offre aujourd’hui un nouvel arsenal à celui qui l’avait confié à Pierre Camou et Jean-Claude Skrela, en juin 2013. « C’est

moi qui l’ai prêté à la FFR, explique Laurent Labit. Mais nous n’avons jamais coupé le contact. Entre nous, il existait même une clause morale : si Virimi voulait un jour revenir en Top 14, il devait le faire sous le maillot du Racing. Il y a deux ans, nous avions eu l’opportunit­é de le récupérer. Mais il avait les Jeux Olympiques en point de mire et avait finalement décidé de prolonger avec la fédé. » Dernièreme­nt approché par Toulon et dragué par Montpellie­r, l’ailier des Bleus a bel et bien honoré sa promesse envers le club des Hauts-de-Seine et, aux yeux de l’entraîneur des trois-quarts francilien­s, le joueur a profondéme­nt évolué depuis son départ du Plessis-Robinson, en juin 2013 : « Avant de le retrouver cet été, j’avais en tête le souvenir d’un garçon talentueux mais qui ne s’intéressai­t pas aux systèmes de jeu. Il y a quatre ans, Virimi entrait sur le terrain et jouait à l’instinct. En cela, il a énormément changé : il pose désormais beaucoup de questions sur son poste, sur les lancements de jeu et note tout sur un cahier lors des séances vidéos. C’est un vrai bonheur. » Bonheur ou pas, il est trop tôt pour affirmer que la première de Vakatawa au centre de l’attaque francilien­ne a donné des idées aux deux Laurent pour la suite de la saison et, par ricochet, au patron de la ligne tricolore Jeff Dubois. Mais aujourd’hui, le reposition­nement au milieu du terrain de la star du Rugby Sevens permet au moins de décongesti­onner les ailes francilien­nes : jusqu’ici, l’internatio­nal français Marc Andreu (7 sélections) n’avait par exemple connu la moindre feuille de match…

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La vitesse de Virimi Vakatawa a permi de créer des désiquilib­res dans la défense d’Oyonnax entraînant son essai à la 31e minute. Photos Icon Sport

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