Midi Olympique

DANS LE DOS, « OYO »

APRÈS AVOIR ÉTÉ MIS EN DIFFICULTÉ DURANT 40 MINUTES PAR LE JEU DANS LE DOS DU RACING, L’USO S’EST ADAPTÉE DÉFENSIVEM­ENT. MAIS TROP TARD.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

C’était une feinte, on ne voulait pas qu’Oyo travaille trop tôt. » Laurent Labit était satisfait de la petite surprise réservé à l’adversaire du jour.Virimi Vakatawa, titularisé au centre, Joe Rokocoko déplacé à l’aile, voilà pour les faits. Dans le déroulé, le plan a fonctionné quarante minute durant lesquelles l’internatio­nal français, mais aussi Leone Nakarawa, ont fait bien des misères à la défense oyonnaxien­ne. « Défendre sur ces mecs-là, c’est impossible », pestait à la mi-temps, l’entraîneur de la défense Vincent Krischer, à moitié désabusé. Et pour cause. « Ils se sont gavés de passes après contact », a commenté le manager Adrien Buononato à l’issue de la rencontre. Avec une franche réussite. Deux des trois essais racingman sont nés de ces fameux « off-loads ». D’abord, Dulin pour Vakatawa (31e). Puis Vakatawa, encore lui, pour Nakarawa (38e). « On avait demandé au deuxième défenseur de serrer près du plaqueur et d’essayer de couper la transmissi­on, a expliqué Buononato. Le problème, c’est qu’il n’y a rien de convention­nel avec Vakatawa ou Nakarawa. Ils arrivent toujours à passer le ballon quelque soit la situation dans laquelle ils se trouvent. »

RÉAJUSTEME­NT TACTIQUE

Les « Oyomen » étaient pourtant prévenus. « Durant la semaine, le staff nous avait sensibilis­é à leur faculté de jouer après contact, a souligné l’ailier Tim Giresse. Mais, ce sont tout de même de gros gabarit et ils ont toujours réussi à jouer dans l’avancée. » Une condition essentiell­e à la mise en place d’un jeu dans le dos de la défense. On a donc assisté à une orgie de « off-load », le deuxième ligne fidjien Leone Nakarawa abusant même parfois un peu de sa faculté à passer ses bras en forme de tentacule. Un coup en haut, un coup en bas, parfois en version football américain. Avec réussite en première mi-temps, sans succès en seconde. « À la pause, on a demandé au défenseur situé près du plaqueur de rester sur son vis-à-vis sans forcément cherche à couper la transmissi­on, mais en défendant plus vite », a expliqué Adrien Buononato. Relation de cause à effet ou non, Oyonnax n’a pas encaissé d’essai en seconde période, ni même été réellement franchi au coeur de son premier rideau défensif. Réajusteme­nt tactique payant. Mais aussi frustrant ? « Un peu, concède Tim Giresse. Si on s’était adapté un peu plus tôt, peut-être que… » Qu’importe. Même si le zéro pointé sur le plan comptable a suscité un peu d’amertume, le travail défensif n’aura pas été inutile. Le week-end prochain, l’USO se déplace au Stade rochelais, habitué à se nourrir aussi de ces ballons joués dans le dos de la défense. Allez demander aux Clermontoi­s ce qu’ils en pensent, eux qui n’ont jamais trouvé la solution il y a quinze jours pour endiguer ces mouvements. Adrien Buononato, interrogé sur ces joueurs au profil atypique, a d’ailleurs cité spontanéme­nt le troisième ligne des Maritimes Victor Vito, une épicurien de ces phases de jeu ouvrant des brèches et destabilis­ant les défenses. Au moins, les « Oyomen » ne mettront peut-être pas une mi-temps avant de s’adpater…

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54e minute : Quentin Etienne casse un plaquage francilien et file à l’essai.

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