BELLE OPÉRATION DE COMMUNICATION
AVANT UN WEEK-END DE FÊTE À GERLAND POUR LA RÉCEPTION DE CASTRES, LE LOU A RÉGALÉ CONTRE BORDEAUX-BÈGLES ET INSCRIT SIX ESSAIS DE TOUTE BEAUTÉ DEVANT UN PUBLIC RAVI.
Les absents ont toujours tort. Samedi, à l’heure de l’apéro, ils n’étaient que 12 752 à avoir eu raison de se déplacer à Gerland pour la réception de Bordeaux-Bègles. Les spectateurs présents ont eu la chance de voir un Lou de gala. Il a décroché la deuxième plus large victoire en Top 14 de son histoire, derrière son succès contre Bayonne (51-7), le 25 mars, contre une équipe alors peu reconnue pour son hermétisme défensif à l’extérieur. Cette victoire a demandé plus d’efforts et a plus de mérite, contre une équipe girondine qui ne méritait pas forcément un tel sort.
Joueur, entreprenant et réaliste, le Lou a brillé de mille éclats dans un écrin magnifique. Il a brillé de six éclats plutôt, comme autant d’essais spectaculaires, venus des quatre coins du terrain. De trois phases de jeu différentes plutôt. Les deux essais des ailiers, Toby Arnold et Alexis Palisson, sont venus après des mêlées, devant les vingt-deux mètres adverses pour l’essai du NéoZélandais, sur les vingt-deux mètres lyonnais pour celui de l’international français, pour ce qui est sûrement l’un des plus beaux de ce début de saison en Top 14. Lionel Beauxis et Julien Puricelli ont marqué après un lancer en touche près de la ligne bordelaise. Quant à Carl Fearns et Thibaut Regard, ils ont concrétisé deux belles actions collectives sur des ballons de récupération, le jeune centre, concluant encore une action partie quatre-vingts mètres plus loin. De quoi donner le tournis à son adversaire et la banane aux spectateurs enchantés, pour une des meilleures opérations de com’possible pour faire venir le public lyonnais à Gerland. « Nous avons pu nous appuyer sur une bonne conquête et une bonne défense et ensuite ça va à dix mille sur les turnovers, se réjouissait Alexis Palisson. C’est plaisant à jouer. Les spectateurs prennent aussi du plaisir à assister à de telles envolées et nous nous régalons dans ce jeu-là. »
Loin du triste visage affiché à Pau sept jours plus tôt, Lyon s’est redressé et a aussi surpris. Pour une équipe en construction, elle a affiché une structure de jeu, des affinités et un sens du timing déconcertant. « Tout le monde travaille pour l’équipe, explique l’ailier. On peut voir sur les contre-attaques que beaucoup de mecs se replacent immédiatement, se mettent à disposition pour recevoir le ballon, pour venir au soutien. Les jeunes joueurs nous poussent également vers le haut, nous aident et bonifient l’équipe. »
« ILS ONT LES CLÉS »
Du côté lyonnais, on laisse évidemment aux spectateurs et aux observateurs le soin de s’emballer et de se projeter plus loin que la réception de Castres. Une victoire bonifiée n’a jamais permis à n’importe quelle équipe d’aller bien loin si elle n’est pas confirmée lors du match suivant par une victoire. Celle-ci doit pourtant servir à séduire définitivement un public encore volatile et à créer un déclic au sein de l’effectif. « Les joueurs doivent prendre conscience de ce qu’ils sont capables de faire, explique Pierre Mignoni. Au niveau des structures, ils ont de quoi faire. Ils ont les clés. »
Pour l’instant, ils ne s’en sortent pas trop mal. À l’image de leur actionnaire principal, prompt à faire construire ou rénover des stades à vitesse grand V, le Lou se construit rapidement. Trop rapidement ? « Il y a beaucoup de bosseurs dans le groupe, personne ne va se reposer sur ses lauriers », conclut Alexis Palisson.