L’UBB AVEC L’EAU DU BAIN
INEFFICACES SUR LEURS RARES TEMPS FORTS, LES GIRONDINS ONT SUBI SUR TOUS IMPACTS ET VÉCU UNE SOIRÉE CATASTROPHE. À OUBLIER…
Riche de 32 000 mots, la langue française n’est pas avare de qualificatifs permettant d’illustrer une large défaite. Le mérite de cette déculottée reçue par l’UBB demeurant d’avoir fait réviser aux joueurs un vocabulaire qu’ils répugnent à utiliser… Ainsi, au « naufrage collectif » évoqué par Brunel et Ducuing, le talonneur Clément Maynadier n’y allait pas par quatre chemins, avec un sens certain de la métaphore non démenti. « Quand tu annonces avant le match que tu veux te battre de partout et que tu prends 50 points, c’est plus qu’un simple naufrage. Là, tout le monde a coulé, et il n’y a pas de survivant… C’est une branlée, il n’y a pas d’autre mot. » Une déroute amplifiée par six essais, mais surtout par les blessures de Baptiste Serin (commotion), Julien Rey (genou) et Marc Clerc (cheville) qui ont contraint l’UBB à boire le calice jusqu’à la lie, en terminant à 14 faute de réservistes… « Ce sont des soirées comme on aimerait ne jamais en connaître dans une saison, soufflait un Jacques Brunel dépité. Il va falloir en tenir compte… On a essayé de se mettre dans les conditions pour rivaliser avec Lyon, mais on n’y était pas. »
EN PANNE DE PUISSANCE
Car le pire dans l’histoire, c’est que l’UBB ne s’était pas présentée sur la pelouse dans l’idée de faire l’impasse, à en écouter Nans Ducuing… « On voulait se jauger et on repart en s’étant pris un sacré coup sur la carafe. C’est toujours pareil : on réalise un bon premier quart d’heure, et après, on s’écroule… » Trahison ? Mensonge ? Maynadier jurait que non. « Au vu de nos deux entames de mi-temps, on ne peut pas dire que nous nous soyons trahis. En revanche, on n’a pas lutté jusqu’au bout. » Un lâcher prise que l’on peut facilement expliquer par la seule domination lyonnaise sur tous les impacts, qu’ils soient individuels ou collectifs, à l’image d’une mêlée à l’agonie. La vérité ? C’est que sans les Cobilas, Taofifenua, Marais, Diaby ou Houston (tous laissés au repos en prévision du choc contre Montpellier), les Girondins manquent cruellement de joueurs susceptibles de peser sur la ligne d’avantage. Alors, ajoutez à cela que les joueurs qui ont bénéficié de la préparation du XV de France ne sont pour l’heure que l’ombre d’eux-mêmes, et vous comprendrez un peu mieux pourquoi, après ce déplacement, on préférait jeter le bébé avec l’eau du bain. En espérant que l’éternel ressort de la vexation suffise pour venir à bout du MHR, dont la puissance n’est pas le moindre des atouts.