Midi Olympique

L’UBB AVEC L’EAU DU BAIN

INEFFICACE­S SUR LEURS RARES TEMPS FORTS, LES GIRONDINS ONT SUBI SUR TOUS IMPACTS ET VÉCU UNE SOIRÉE CATASTROPH­E. À OUBLIER…

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Riche de 32 000 mots, la langue française n’est pas avare de qualificat­ifs permettant d’illustrer une large défaite. Le mérite de cette déculottée reçue par l’UBB demeurant d’avoir fait réviser aux joueurs un vocabulair­e qu’ils répugnent à utiliser… Ainsi, au « naufrage collectif » évoqué par Brunel et Ducuing, le talonneur Clément Maynadier n’y allait pas par quatre chemins, avec un sens certain de la métaphore non démenti. « Quand tu annonces avant le match que tu veux te battre de partout et que tu prends 50 points, c’est plus qu’un simple naufrage. Là, tout le monde a coulé, et il n’y a pas de survivant… C’est une branlée, il n’y a pas d’autre mot. » Une déroute amplifiée par six essais, mais surtout par les blessures de Baptiste Serin (commotion), Julien Rey (genou) et Marc Clerc (cheville) qui ont contraint l’UBB à boire le calice jusqu’à la lie, en terminant à 14 faute de réserviste­s… « Ce sont des soirées comme on aimerait ne jamais en connaître dans une saison, soufflait un Jacques Brunel dépité. Il va falloir en tenir compte… On a essayé de se mettre dans les conditions pour rivaliser avec Lyon, mais on n’y était pas. »

EN PANNE DE PUISSANCE

Car le pire dans l’histoire, c’est que l’UBB ne s’était pas présentée sur la pelouse dans l’idée de faire l’impasse, à en écouter Nans Ducuing… « On voulait se jauger et on repart en s’étant pris un sacré coup sur la carafe. C’est toujours pareil : on réalise un bon premier quart d’heure, et après, on s’écroule… » Trahison ? Mensonge ? Maynadier jurait que non. « Au vu de nos deux entames de mi-temps, on ne peut pas dire que nous nous soyons trahis. En revanche, on n’a pas lutté jusqu’au bout. » Un lâcher prise que l’on peut facilement expliquer par la seule domination lyonnaise sur tous les impacts, qu’ils soient individuel­s ou collectifs, à l’image d’une mêlée à l’agonie. La vérité ? C’est que sans les Cobilas, Taofifenua, Marais, Diaby ou Houston (tous laissés au repos en prévision du choc contre Montpellie­r), les Girondins manquent cruellemen­t de joueurs susceptibl­es de peser sur la ligne d’avantage. Alors, ajoutez à cela que les joueurs qui ont bénéficié de la préparatio­n du XV de France ne sont pour l’heure que l’ombre d’eux-mêmes, et vous comprendre­z un peu mieux pourquoi, après ce déplacemen­t, on préférait jeter le bébé avec l’eau du bain. En espérant que l’éternel ressort de la vexation suffise pour venir à bout du MHR, dont la puissance n’est pas le moindre des atouts.

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