3650 jours plus tard...
Souvenez-vous, c’était il ya – pas tout à fait – dix ans. Ce 20 octobre 2007 donc, Bernard Lapasset accédait à la présidence de l’IRB, devenu depuis World Rugby. C’était juste après la Coupe du monde en France et, en le voyant triompher à Lima aux côtés d’Emmanuel Macron et Tony Estanguet pour l’attribution des JO de Paris 2024, on s’est dit que depuis tout ce temps, le Tarbais avait sacrément bien mené sa barque dans les arcanes du pouvoir…
Et puis, on s’est souvenu. Souvenu que, depuis 2007 et le succès populaire à défaut de sportif de « sa » Coupe du monde, bien des événements s’étaient précipités dans le rugby français. La hausse des droits TV, dopés par la concurrence. L’arrivée massive d’investisseurs désireux de s’acheter un nom, dans un milieu encore abordable. Le débarquement plus massif encore de joueurs étrangers de tous calibres, attirés par la conjugaison des deux premiers facteurs ainsi que par la douceur de vivre française, qui ont parallèlement contribué à la hausse de niveau du championnat et à la baisse de celui de l’équipe nationale.
Alors, on s’est mis à cauchemarder. Et si finalement, tout pouvait encore être pire ? Et si l’organisation d’une Coupe du monde 2023 en France ne pouvait pas avoir, finalement, plus d’effets pervers que vertueux ? Et si le succès d’une nouvelle compétition planétaire sur le sol français ne pouvait pas rendre notre rugby encore plus riche, encore plus mégalo, encore plus con ? Enrichir plus encore certains coquins et autres aventuriers du néant, sur fond de petits arrangements entre amis, et saigner à blanc les collectivités locales à qui l’on demande déjà beaucoup ? Rien que pour ça, très honnêtement et tout chauvinisme à part, on en serait prêt à donner notre voix aux concurrents irlandais et sud-africains. C’est terrible, hein… Mais en toute objectivité, au vu des dégâts qu’on constate dix ans après des conséquences de France 2007,la question se pose…