Midi Olympique

«La France peut devenir le plus grand terrain de sport du monde»

BERNARD LAPORTE - PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE RUGBY

- Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Une semaine avant de passer votre grand oral devant World Rugby, où en est la candidatur­e France 2023 ?

On aborde la dernière ligne droite. Nous sommes confiants de nos forces, tout en sachant que nos adversaire­s sont de haut niveau et ont présenté de bons dossiers. Je pense, et je suis même persuadé, que notre candidatur­e est la meilleure et qu’elle saura faire la différence sur des points cruciaux au moment du vote. Ceci dit, je ne baisse pas la garde. Avec Claude Atcher, depuis la mi-avril, nous avons essayé de convaincre chacun de nos interlocut­eurs à travers le monde. En Asie, en Amérique du Sud et du Nord, partout nous avons argumenté et prouvé que notre dossier est bon. Jusqu’au bout, nous allons continuer à sillonner le monde pour porter notre candidatur­e.

Pourquoi vous être lancé dans ce marathon, quelques semaines seulement après avoir été élu ?

La candidatur­e française avait été lancée par l’ancienne équipe dirigeante. C’était un dossier ouvert mais qui était tombé quelque peu aux oubliettes en raison de la campagne électorale. Quand on y regarde de plus près, c’est un formidable challenge de prouver au monde que nous souhaitons l’accueillir. Nous voulons l’organisati­on de cette Coupe du monde. La France est passionnée de rugby depuis près de 150 ans. Les enquêtes d’opinion comme les retours du terrain démontrent que tout un pays est derrière nous. France 2007 avait été une formidable réussite et avait laissé de fabuleux souvenirs à tout le monde. Cette fois, à un an des Jeux Olympiques qui se dérouleron­t à Paris, nous voulons mobiliser tout le pays, tous les acteurs et tous les moyens pour faire de 2023 l’année du rugby.

La désignatio­n de Paris comme ville hôte des Jeux Olympiques d’été 2024 est-elle une chance ou un frein à votre dossier ?

Paris 2024 est une formidable plus-value pour nous. Avec les Jeux à Paris et, un an auparavant, la Coupe du monde de rugby, la France peut devenir le plus grand terrain de sport du monde ! D’une certaine manière, France 2023 peut être une formidable répétition grandeur nature pour Paris 2024. Nous avons l’occasion de lancer une fête qui durera jusqu’à l’été suivant, pendant près d’un an, puisque France 2023 doit d’abord être une compétitio­n populaire et accessible. Onze des treize régions administra­tives se sont engagés à nos côtés, soit 66 départemen­ts. Ce sont des signes forts qui nous ont servi dans le processus de désignatio­ns des villes hôtes. Les stades choisis (9, pour dix villes hôtes), outre le fait qu’ils ne nécessiter­ont aucun travaux, s’inscrivent sur tout le territoire français ; Lille, Nantes, Nice ou Lyon seront autant concernés que des villes plus rugbystiqu­es comme Toulouse et Bordeaux. 80 % des Français seront concernés par la Coupe du monde de rugby.

Quels sont les chiffres clefs de ce projet ?

Le premier, c’est qu’il ne coûtera pas un euro aux contribuab­les. Mieux, la Coupe du monde devrait rapporter 119 millions de recettes fiscales pour l’Etat. On attend 1,1 milliards d’euros de retombées économique­s directes. Nous tenons à ce que ce soit une fête populaire, largement accessible. Près d’un million de billets sur les 2,5 millions qui seront mis en vente, seront proposés à un tarif inférieur à 100 euros, dont 350 000 à moins de 50 euros. La billetteri­e et les hospitalit­és vont nous permettre de générer 520 millions d’euros de revenus. On peut espérer 68 millions d’euros de bénéfices dont 80 % seront ensuite consacrée au développem­ent du rugby français. Cette Coupe du monde sera une formidable opportunit­é pour notre sport. Le Mondial doit nous permettre de redonner l’envie aux gamins de jouer au ballon ovale.

Cela passe aussi par un excellent parcours du XV de France ?

Bien sûr, c’est même la base. Et dès 2019. C’est aussi l’une des clefs de la réussite. C’est pour cela aussi qu’à la FFR on se bat en ce moment pour donner des moyens au XV de France.

Etes-vous confiant ?

Je suis prêt à disputer une rencontre internatio­nale et confiant de nos forces qui sont nombreuses. Quand je vois que l’on va offrir aux équipes éliminées la possibilit­é de rester en France jusqu’à la finale (le coût, éstimé à 3 millions d’euros, sera assumé par la FFR), le fait que la SNCF mette à dispositio­n une rame de TGV pour chacune des délégation­s afin de faciliter les transports, la mobilisati­on des services d’ordre au niveau de la sécurité, celle de l’Etat dans ses missions régalienne­s... Tout cela m’incite à être confiant et déterminé. Notre pays a organisé 21 évènements sportifs majeurs. La France a acquis une vraie expérience et un savoir-faire uniques qui font que l’on se sent prêt à batailler avec les meilleurs pour défendre notre tunique !

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