Midi Olympique

« LE MONDIAL ? LA PLUS BELLE RÉCOMPENSE POUR NOTRE RUGBY »

JOUEUR EMBLÉMATIQ­UE, L’EX-OUVREUR DU XV DE FRANCE EST CONVAINCU : PAS D’ALTERNATIV­E, LE RUGBY FRANÇAIS A BESOIN DE LA COUPE DU MONDE 2023.

- Propos recueillis par Laurent LOUET llouet@lefigaro.fr

S’il a pris sa retraite en Bleu après la Coupe du monde 2015, l’actuel joueur du Lou reste un formidable représenta­nt du rugby à la française, dans notre pays et à l’étranger. Comme Sébastien Chabal, il a accepté sans réserve de porter l’étendard bleu-blanc-rouge dans la conquête de l’organisati­on du Mondial 2023.

Frédéric Michalak, quels sont les mots clés de la candidatur­e française à l’organisati­on de la Coupe du monde 2023 ?

Tout d’abord, je dis « infrastruc­tures sportives » car la France est au top des pays en matière de grandes compétitio­ns grâce à ses installati­ons sportives. L’Euro 2016 de football a montré que nous possédons des stades de grande qualité. Ensuite, je dirais « accueil touristiqu­e » car la France est une destinatio­n mondialeme­nt reconnue. Nous avons chez nous tout ce qu’il faut pour accueillir le public qui viendra en nombre : les transports, l’hôtellerie et la gastronomi­e. Enfin, c’est un mot important, je dis « sécurité » car la France sait mettre en place des dispositif­s qui rassurent les supporters venus encourager leurs équipes. Personne n’a oublié l’ambiance des fan-zones de l’Euro de football.

En quoi une potentiell­e attributio­n du Mondial 2023 est-elle décisive pour le rugby français ?

C’est décisif car en nombre de licenciés, le rugby est aujourd’hui en troisième position des sports collectifs derrière le football et le handball. La coupe du monde est le meilleur moyen de faire parler de notre sport et de recruter de nouveaux pratiquant­s. Notre Top 14 national est de très bonne qualité mais il est primordial également de faire parler de nous à l’internatio­nal. Un Mondial permet une médiatisat­ion incomparab­le et ouvre des perspectiv­es uniques. Ce serait une chance d’avoir le Mondial 2023 pour les 1900 clubs amateurs français et les licenciés qui seraient heureux de participer à cette fête. Et je crois qu’il y en a besoin aujourd’hui…

En quoi le dossier français a-t-il une chance face à la concurrenc­e (Irlande, Afrique du sud…) ?

Je pense que l’on a un avantage car nous apportons de meilleures garanties financière­s. Pour la World Rugby, c’est l’assurance de percevoir des recettes importante­s. C’est un argument économique majeur. Obtenir l’organisati­on du Mondial 2023 sera une vraie réussite. En France, il existe un réel soutien pour ce dossier. Accueillir le Mondial en 2023 serait la plus belle récompense pour notre rugby.

L’attributio­n des Jeux Olympiques 2024 à Paris et à la France est-elle un atout pour le dossier France 2023 ?

Oui, je le pense dans l’idée d’un compte à rebours vers de grands événements sportifs en France. Le rugby à VII est une discipline olympique et les Jeux se dérouleron­t essentiell­ement à Paris. En tout cas, je ne ressens pas cette attributio­n comme un inconvénie­nt. Je répète que l’Euro 2016 de foot a marqué les esprits. La compétitio­n a été une réussite et c’est une plus-value incontesta­ble pour le dossier rugby.

En tant que joueur, quel est votre souvenir le plus marquant de la Coupe du monde 2007 que vous avez disputé en France ?

En 2007, je me suis rendu compte de la chance que c’était et du bonheur de partager ça avec l’ensemble des fans de son propre pays ? Vraiment, ce n’était que du bonheur. Nous avions joué des matches de préparatio­n superbes avec le XV de France. À Marseille, par exemple. Je me souviens du stage en altitude, les gens étaient derrière nous et il y avait une vraie ferveur. Malheureus­ement, on s’était un peu trop caché et protégé de tout ça, on n’a pas assez profité. Et puis on avait perdu le premier match… Après, il y a évidemment eu le quart de finale contre les All Blacks…

Avec Sébastien Chabal, vous êtes ambassadeu­rs de cette candidatur­e…

Il faut demander à Bernard Laporte pourquoi nous avons été choisis. Peut-être parce que nous faisons partie tous les deux du paysage du rugby français. Personnell­ement, quand j’ai été sollicité, j’ai accepté immédiatem­ent cette mission en ayant conscience que c’était aussi une responsabi­lité vis-à-vis des amoureux du rugby en France. J’espère que nous sommes dignes de ce choix.

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