La méthode Coué
DIRIGEANTS, JOUEURS ET SUPPORTERS CROIENT DUR COMME FER À LEUR PROJET. ILS ESTIMENT QUE C’EST ENFIN LEUR TOUR D’ORGANISER UN ÉVÉNEMENT MONDIAL.
Les Français auraient tort de sous-estimer la candidature irlandaise. Le projet a d’ailleurs été dévoilé avant celui de la France dès novembre 2016. Il se déroulera sur deux pays : la République d’Irlande (Eire) et le Royaume uni, via bien sûr l’Ulster, et compte deux ambassadeurs de choix : Brian O’Driscoll qu’on ne présente plus et l’acteur Liam Neeson. La fédération irlandaise a su créer une effervescence médiatique autour de ce projet qui serait une grande première pour l’île qui n’a jamais accueilli un tel événement dans son histoire. Les organisateurs ont aussi réalisé une série de vidéos pour rendre leur candidature la plus crédible possible et ils sont optimistes dans la mesure où le pays n’a encore jamais accueilli l’événement en propre, même s’il a abrité des matchs en 1991 (dont une demie) et en 1999. Ils se sont même « auto déclarés » favoris.
UN PROBLÈME DE DERNIÈRE MINUTE
L’Irlande n’est pas la France en termes d’infrastructures, mais le projet s’appuiera quand même sur douze stades dont trois à Dublin dont le monumental Croke Park et ses 82 300 places, le temple des sports gaéliques. On jouera aussi à Cork, Limerick et Belfast fiefs classiques du rugby irlandais mais aussi dans des localités plus modestes, Galway, Derry, Castlebar, Kerry, Kilkenny. Il faudra y trouver des chambres d’hôtel, même si l’Irlande est un pays touristique, l’offre n’est peutêtre pas la même que dans les grandes villes françaises. Huit des douze enceintes seront fournies par les sports gaéliques (football et hurling), disciplines méconnues chez nous mais qui mobilisent les foules. Un stade comme celui de Castlebar, comté de Mayo dans le nord-ouest du pays peut accueillir 38 000 personnes.
Mais pour l’Irlande, un problème a surgi, la fameuse garantie demandée par World Rugby sur la fiabilité du projet (outre les 150 millions d’euros de droit d’entrée). C’est l’un des points forts du dossier français avec un coup de pouce bienvenu d’Emmanuel Macron. Le système politique de l’Irlande ne permet pas au gouvernement de prendre cette décision instantanément. Il fallait un vote spécial du parlement pris en urgence pour autoriser l’État irlandais à se porter garant, un problème visiblement peu anticipé par les organisateurs irlandais qui se sont fait peur mais qui, ont obtenu une sorte de cession extraordinaire début juillet pour sauver les meubles.