Midi Olympique

QU’EST-CE QUI CLOCHE ?

LES TARNAIS SE SONT INCLINÉS POUR LA TROISIÈME FOIS EN QUATRE MATCHS. UNE FOIS ENCORE, ILS ONT PAYÉ CHER LEUR INCONSTANC­E ET UNE DEUXIÈME PÉRIODE CATASTROPH­IQUE.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Au classement général des premières périodes, le CO occuperait à coup sûr le haut du tableau : après avoir mené 18 à 10 à Colombes et 11 à 9 contre Montpellie­r, les Tarnais ont rejoint les vestiaires du Hameau avec une avance relativeme­nt confortabl­e de sept points, samedi. Seul le match face à Bordeaux-Bègles constitue une surprenant­e exception à la règle (8-16).

À chaque fois, la vérité des quarante premières minutes a été balayée par la suite. Face au Racing 92 et Montpellie­r, Rodrigo Capo Ortega et ses partenaire­s, trop fébriles, ont craqué in extremis ; devant l’UBB, ils ont réalisé un beau sursaut d’orgueil ; contre Pau, ils se sont assoupis et ont traversé le deuxième acte comme des âmes en peine. Cette inconstanc­e se paye cher, très cher. Au tableau d’affichage tout d’abord, avec un 22 à 0 encaissé après la pause, dans le Béarn. « C’est inacceptab­le, tance le capitaine du jour, Mathieu Babillot. Ca fait mal au casque. » Au classement, aussi, leur inconstanc­e se ressent. « Le dé but de saison ne m’inquiète pas mais nous ne sommes pas dans les clous avec sept points, souffle Christophe Urios. Ils ne représente­nt pas le travail et le niveau de l’équipe. Ce n’est pas conforme à ce qui avait été imaginé. » Sur le terrain, le Castres olympique ne correspond pas non plus à l’image attendu. Cette formation, très stable, était censée partir avec une longueur d’avance sur ses concurrent­s en termes de stabilité comme de repères. Ce collectif, fort en caractères, est réputé pour sa capacité à maintenir un niveau d’agressivit­é élevé et pour ne rien lâcher à l’adversaire. Dans le Béarn, aucun de ces prétendus atouts n’est apparu évident. « Je suis agacé car au vu de l’entame, il était possible de faire mieux, peste le manager. Depuis le début de saison, ça se passe comme ça. Nous n’arrivons pas à tenir les matchs. Mais ce n’est pas un problème physique. »

« CHRISTOPHE SAURA NOUS REMETTRE D’APLOMB »

De quoi souffre le CO, alors ? À chaud, les joueurs avançaient des bribes d’explicatio­n. « Tout leur a réussi et nous rien ne nous a souri », résume Thomas Combezou. « Il y a eu quelques soucis en défense, note Mathieu Babillot. Pau a mis plus de vitesse et d’agressivit­é en deuxième période. L’agressivit­é, pourtant, c’est notre marque de fabrique. Mais nous avons subi. » Christophe Urios commence de son côté à tirer les premiers enseigneme­nts : « Une fois de plus, notre banc n’a pas été assez efficace. Ça pose le problème du coaching. » Réalisme, défense ou encore engagement : le collectif, pourtant homogène et solide sur le papier, se trouve fragilisé en divers points, d’où la complexité de l’équation. Les intéressés refusent, pour l’heure, de s’inquiéter face caméra : « Nous ne sommes pas loin », estime Anthony Jelonch. « Il n’y a pas de raison pour que ça ne revienne pas », veut croire Thomas Combezou. L’inversion de la dynamique devra se produire sans tarder si les Tarnais ne veulent pas se retrouver distancés dans la course au six : « Il faut vite réagir car le Top 14 ne nous attend pas et les autres avancent, alerte le capitaine. Mais je sais que Christophe saura nous remettre d’aplomb. »

Leur optimisme et leurs promesses vont passer un test des plus révélateur­s, dimanche prochain, avec un déplacemen­t sur les terres du Lou, dauphin de Montpellie­r et concurrent très sérieux pour la qualificat­ion. Lyon, équipe miroir du CO, aussi, avec sa solide conquête, son engagement de tous les instants et son pragmatism­e. L’an dernier, les Castrais avaient d’ailleurs lancé leur saison en s’imposant au Matmut Stadium, en décembre… Cette fois, au regard de leur début de championna­t respectif, la marche paraît bien plus haute.

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