AU FEU LES POMPIERS
POUR ÉVITER QUE LE DÉBUT D’INCENDIE N’EMBRASE COMPLÈTEMENT LE CLUB CORRÉZIEN, LES BRIVISTES DOIVENT REMPORTER LE PREMIER SUCCÈS DE LA SAISON CE SAMEDI.
Avec zéro point au compteur, deux défaites à domicile et une déculottée à Clermont, le CA Brive a maintenant une cible dans le dos. Une cible tant redoutée par les clubs à la lutte pour le maintien, celle qui fait de vous une proie idéale pour les candidats aux phases finales qui ont besoin de victoires à l’extérieur pour assouvir leurs ambitions. Une position délicate que Nicolas Godignon et ses hommes avaient réussi à éviter depuis leur retour en Top 14. Ils en avaient fait une priorité pour envoyer le signal que venir en Corrèze ne serait jamais une partie de plaisir. Au soir de la dernière défaite à domicile face à un Racing 92 opportuniste, le troisième ligne Saïd Hirèche résumait alors la nouvelle situation du CAB : « C’est difficile de perdre deux fois à la maison. C’était arrivé la saison dernière mais à intervalle assez long, donc cela ne nous avait pas mis plus sous pression que ça. Mais là, cela arrive en début de saison, et maintenant les autres équipes vont se préparer pour venir gagner chez nous. À nous d’être prêts pour défendre nos couleurs et notre terre. Chaque match que nous devrons jouer au Stadium va devenir une finale. »
Les Brivistes sont avertis et ont bien pris conscience de ce nouveau statut. Ils luttent pour le maintien mais sont-ils capables d’éteindre le début d’incendie avant que le feu ne brûle la belle histoire du CAB depuis son retour en Top 14 ? Le dernier match à Clermont n’a pas apporté de réponse. « Rien à retenir », selon le manager Nicolas Godignon. En étant moins pessimiste, une petite révolte a bien eu lieu pendant les trente premières minutes, une volonté de partir au feu malgré la force et la colère de l’adversaire. Seulement, cette envie collective a explosé en seconde période.
CASADÉÏ : « PAS DE RAISON D’ÊTRE RÉDUCTEURS »
Les discours ont voulu être rassurants malgré l’enchaînement inquiétant des défaites. Selon les principaux concernés, jamais le groupe n’a été aussi soudé et en adéquation avec le staff technique. Pourtant, lancements de jeu et mouvement général ne seraient pas aussi bien assimilés que par le passé. Rien d’étonnant pour une équipe qui a dû intégrer douze nouveaux joueurs à l’intersaison. Des incompréhensions qui ont fini par nourrir des doutes, à l’image d’un alignement en touche qui bafouille après avoir été réglé comme une montre suisse lors des deux dernières saisons. Et les doutes ont la mauvaise habitude de remettre en question les convictions. Faut-il continuer sur le projet de jeu voulu en début de saison ou revenir à celui qui a fait la force du CAB pendant des années ? Il est évident que Nicolas Godignon et ses entraîneurs se sont posé la question depuis le premier revers face à La Rochelle. Mais l’heure n’est plus aux discussions sur le possible plan d’action. « Il faut remettre le bleu de chauffe, résume l’entraîneur des avants Didier Casadéï, On ne se considère pas comme des victimes et nous allons redresser la barre. Après le match contre Toulouse, nous n’aurons pas encore fait 20 % du championnat qui est un véritable marathon. Nous savons que nous jouons le maintien et, qu’au classement, nous allons être dans une situation inconfortable pendant un certain temps. Il n’y a donc pas de raison d’être effrayés ni réducteurs dans ce que nous voulons mettre en place. Mais nous avons surtout besoin du soutien de notre public. » C’est aussi avec des tribunes chauffées à blanc que le Stadium redeviendra une enceinte hostile et imprenable. Si ce n’est pas le cas, l’incendie ne sera pas loin.