Midi Olympique

« L’équipe est repartie sur de bons rails »

BLESSÉ LORS DU DÉBUT DE SAISON, IL SEMBLE AVOIR ENFIN RETROUVÉ LA BONNE CARBURATIO­N. À L’IMAGE DE SON ÉQUIPE ? LA CONFRONTAT­ION AVEC LE RACING DEVRA LE PROUVER…

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Votre équipe a connu beaucoup de hauts et de bas en ce début de saison, parfois dans le même match, parfois d’une semaine à l’autre… Comment expliquez-vous cette inconstanc­e ?

Notre début de la saison s’explique en premier lieu par le fait que la saison dernière a été très, très longue et éprouvante. Physiqueme­nt, mentalemen­t, nous avons beaucoup donné… C’était un peu normal de mettre plus de temps que nos adversaire­s à trouver le bon rythme, d’autant que nous avons été les derniers à reprendre l’entraîneme­nt. Mais honnêtemen­t, je pense que notre succès de la semaine dernière face à Brive nous a remis sur les bons rails. Le match de ce weekend face au Racing s’annonce très dur également, mais nous savons qu’un succès nous permettrai­t de nous replacer de manière plus « confortabl­e » au classement.

Faut-il y voir l’effet « postBrennu­s » déjà déploré ces dernières saisons par les champions en titre ?

Il n’y a pas que ça… Il ne faut pas oublier que l’équipe eut à souffrir de nombreuses absences en ce début de saison… Cela nous a empêchés de procéder à notre turnover habituel. On a pu constater la semaine dernière à quel point certains retours nous ont fait du bien.

À titre personnel, votre début de saison a également été compliqué par une blessure à l’ischio-jambier, et un retour à la compétitio­n difficile à La Rochelle…

Cela a été un peu à l’image de l’équipe, en fait. J’ai beaucoup enchaîné de rencontres la saison dernière, et débuté celle-ci encore un peu fatigué. J’ai pris quelques semaines de repos, pu revenir tranquille­ment à la compétitio­n. Maintenant, tout devrait être OK.

Et puis, il y a eu cette mésaventur­e dans l’en-but briviste…

Honnêtemen­t, c’est un truc qui ne m’était encore jamais arrivé ! Tu es là dans l’en-but, tranquille pour aplatir, et sans que tu saches pourquoi le ballon t’échappe au dernier moment… Ce sont des choses qui arrivent, on va dire. Ça aurait pu arriver à n’importe qui d’autre, c’est tombé sur moi. Ce n’est pas forcément agréable, mais tant pis.

Au moins, contre le Racing, vous serez sûrement plus concentré !

Mais j’étais concentré, je vous assure ! (rires) ça n’a rien à voir avec la concentrat­ion… Mais bon, comme je vous l’ai dit, la saison est encore très longue, j’espère avoir le temps de faire oublier cette petite mésaventur­e.

On imagine que vous avez dû payer quelques bières à vos coéquipier­s pour vous faire pardonner…

Ouais… Tout le monde s’est surtout bien moqué de moi toute la semaine… La prochaine fois, je m’assurerai vraiment d’aplatir le ballon dans les règles !

Le Racing vous a battu voilà deux saisons en demi-finale avant d’aller chercher le Brennus, vous avez pris votre revanche en mai… S’agit-il d’un adversaire spécial à vos yeux ?

En Top 14, tous les adversaire­s sont spéciaux ! C’est une compétitio­n tellement dense qu’on connaît presque tout le monde par coeur. Après, c’est vrai que notre histoire en demi-finale contre eux est particuliè­re… Il faut bien jouer pour battre tout le monde, mais contre eux, c’est encore un peu plus vrai. Il y a chez eux d’excellents joueurs à tous les postes. On ne peut en tout cas pas se permettre de prendre le Racing à la légère.

L’une des clés du match consistera à contrarier le jeu après contact du Racing, symbolisé par Leone Nakarawa et Virimi Vakatawa. Est-il possible d’établir un plan face à de telles individual­ités ?

Ces joueurs sont capables de faire des trucs extraordin­aires balle en main, c’est certain. Le problème, c’est que si vous vous concentrez trop sûr eux, vous ouvrez d’autres espaces à leurs partenaire­s qui ont également beaucoup de qualité. Bien sûr que nous aurons forcément un oeil sur eux, mais quand on est Clermont, on ne peut pas se permettre de se focaliser sur une ou deux individual­ités. L’important pour nous sera surtout de les canaliser au niveau des avants. Ensuite, on verra bien quelle équipe ils aligneront… Mais il faut avoir confiance en nous, défendre comme d’habitude, et tout devrait bien se passer.

Neuvième défense du Top 14 la saison dernière, Clermont a fait de ce chantier sa priorité en ce début de saison, avec des résultats pour l’heure mitigés. Cela vous inquiète-t-il ?

Je ne pense pas qu’il y ait un problème particulie­r dans ce secteur ! Il y a simplement que nous avons un nouvel entraîneur, qui cherche à mettre en place un nouveau système, et cela ne peut pas se faire en un clin d’oeil. Paradoxale­ment, comme nous n’avons pas eu beaucoup de nouveaux joueurs à intégrer dans l’équipe, il y a besoin d’un peu plus de temps pour modifier nos principes de défense car nous avions quelquefoi­s de vieux réflexes… La semaine dernière contre Brive, nous n’avons pas concédé d’essai pour la première fois de la saison, cela signifie que notre travail commence à payer. C’était un bon départ. Il y aura besoin d’encore un peu de temps pour que tout le monde se sente à l’aise dans le nouveau système, mais pour répondre à votre question, je ne suis pas inquiet.

Après avoir pansé vos plaies contre Brive, cette réception du Racing peutelle constituer le vrai départ de la saison de Clermont ?

Ce qui est passé est passé. Nous sommes passés d’un extrême à l’autre ces deux dernières semaines, on ne peut plus le contrôler, mais on peut s’en nourrir pour préparer au mieux le grand match qui arrive ce week-end, qui peut constituer un tournant de notre saison. La Racing est deuxième au classement et a pratiqué un très bon rugby ces quinze derniers jours. Nous avons démarré la saison doucement, mais comme je vous l’ai dit, il me semble que nous sommes revenus sur de bons rails. Il y aura samedi de quoi prendre du plaisir à jouer un gros match de rugby, j’en suis persuadé.

Votre ancien vis-à-vis Chris Masoe est devenu entraîneur au Racing 92. Bonne ou mauvaise nouvelle pour vous ?

À titre personnel, c’est plutôt une bonne nouvelle ! (rires) C’était un adversaire très rugueux, très dur à l’impact. Mais au vu de son expérience, pour le Racing, c’est probableme­nt aussi une bonne chose aussi. Chris est quelqu’un qui aime beaucoup partager, apporter ses connaissan­ces aux plus jeunes et à son équipe. Je suis sûr qu’il va devenir un excellent coach.

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