Midi Olympique

« Je n’ai pas les clés »

PERPLEXE FACE AUX MULTIPLES DÉCROCHAGE­S DE SON ÉQUIPE, LE BOSS DU CO S’INTERROGE MAIS ESPÈRE...

- CHRISTOPHE URIOS - Directeur sportif du CO Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Avec le recul, comment analysez-vous ce décrochage de votre équipe à Pau, qui s’est laissé déborder dans le deuxième acte alors qu’elle menait à la pause ?

Je l’analyse comme une immense déception, avec le sentiment de ne pas avoir été à la hauteur, surtout après une première mi-temps maîtrisée. Je ne m’attendais pas à une deuxième mi-temps comme cela, avec autant de fautes… Comme si on lâchait le match. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un tel

Castres olympique.

On imagine que vous avez échangé avec les leaders de l’équipe, comment expliquent-ils ce décrochage ?

Je n’ai pas trop parlé avec eux, j’ai davantage orienté le travail sur ce que nous devions faire. Mais de mon côté, je m’interroge sur ces deuxièmes mitemps, car ce n’est pas la première fois cette saison. Au Racing, le match nous a échappé. Contre Montpellie­r aussi, et maintenant Pau. Aujourd’hui, je n’ai pas les clés, mais on va les trouver ensemble. Mentalemen­t, nous ne sommes pas assez forts, pas assez ensemble, pas assez consistant­s malgré une très bonne conquête. Le problème, c’est que nous encaissons des essais trop facilement, on maîtrise mal les séquences longues… J’ai confiance en ce qu’on fait et en ce groupe, mais nous n’arrivons pas encore à le matérialis­er sur le terrain.

Que faire alors ?

Garder la tête froide d’abord, pour ne pas partir dans tous les sens. Il faut tout de même se souvenir que nous n’avions pas plus de points l’année dernière, au même moment. La différence, c’est le calendrier car nous allons au Lou, l’équipe en forme du moment et nous recevrons Clermont, sans oublier le déplacemen­t à Brive.

L’année passée, la défense était la grande force du CO. Depuis les matchs amicaux, la défense castraise se montre fragile. Ces erreurs sont-elles individuel­les ou collective­s ?

Les deux. L’erreur, à la fin, est toujours individuel­le. Les trois essais encaissés contre Pau viennent tous d’une erreur. On coupe alors qu’il ne faut pas, on conteste au mauvais moment… L’année dernière, c’était notre force. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Notre score n’est pas dramatique car on tourne à deux essais encaissés par match, mais nous nous sommes habitués à prendre trop d’essais. Aujourd’hui, nous devons nous souvenir de notre identité, de ce qui fait notre force : l’état d’esprit, la défense, la mise sous pression de l’adversaire, et bien sûr la conquête, qui est très bonne cette saison.

On a eu le sentiment que les joueurs perdaient justement cette identité, cette force…

C’est vrai. Le match de Pau est en ce sens très marqué. Nous devons aussi retrouver cette efficacité, qui nous a manqué dans ce début de saison. Avec un peu plus de réalisme, on se dirait « Castres, c’est solide », et pas « mais qu’est ce qu’il se passe à Castres ? » Il ne se passe rien. Il se passe qu’on est dixièmes parce qu’on ne sait pas gagner les matchs et que tout le monde, moi le premier, doit se remettre en cause. Il faut garder confiance en ce que nous faisons, pour que cela paye, et vite.

Malgré des avants dominateur­s et une bonne conquête, la charnière semble en difficulté. Comment l’expliquez-vous ?

La charnière manque de confiance par rapport à son pourcentag­e de réussite aux tirs au but. Après, « Benji » (Urdapillet­a) a réalisé un sans-faute à Pau. Mais ce que je veux dire, c’est que tout est lié. Je ne m’attendais pas à ce début de saison là. Ces défaites sont pourtant la réalité. Il faut l’accepter et en sortir plus fort. Tout le monde se demande ce qu’on fout, mais c’est dans ces moments que l’on montre son caractère.

Le déplacemen­t à Lyon est en ce sens un excellent test…

Exactement. Cela sera un test de caractère. On va voir ce que l’on a dans le ventre, contre une équipe qui est tout le contraire de nous : Lyon est très efficace, elle enchaîne les résultats, et encaisse très peu d’essais.

Que redoutez-vous ?

On a le sentiment que les Lyonnais marchent sur l’eau. Ils ont un jeu précis, structuré, guidé par une excellente charnière et avec des recrues comme Buttin qui leur ont apporté de la vitesse derrière. Devant, l’apport de Gill est immense. Ce joueur est excellent. J’aime aussi le petit Thibault Regard, au centre, il est très intéressan­t. Bref, Lyon est une équipe bien préparée, car menée par un staff qui fait du bon boulot. Nous n’avons pas à avoir de pression. Nous n’aurons qu’une chose à faire : retrouver notre savoir-être. Pendant quatreving­ts minutes.

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