À LA CROISÉE DES CHEMINS
TITULARISÉ POUR LA TROISIÈME FOIS CONSÉCUTIVE DIMANCHE FACE À PERPIGNAN, LE CATALAN RETROUVE SON ÉQUIPE DE COEUR LORS D’UN DERBY CAPITAL POUR L’ASBH.
Trois jours après avoir fêté ses 32 ans mercredi, Jérôme Porical s’apprête à disputer dimanche un derby au parfum d’antan. Un cadeau personnalisé et une première pour lui, qui n’a jamais affronté Béziers en match officiel sous les couleurs de l’Usap, son club formateur. Avec lequel il a écrit les plus belles lignes de son histoire rugbystique (de 2006 à 2012) et décroché un Brennus (2009) : « À mon avis, les confrontations Perpignan - Béziers en termes de derby, avec beaucoup plus de sens à l’époque de mon père (Gérald, ancien joueur de l’Usap, N.D.L.R.), car il y avait quinze Catalans face à quinze Biterrois sur le terrain. »
Mais au-delà du folklore régional, ce rendez-vous intime n’est-il pas spécial pour l’ancien arrière international (4 sélections ; 5 à sept), dont l’esprit « déborde » de souvenirs sang et or : « C’est toujours un match particulier pour moi, mais peutêtre moins qu’avant. Car je n’ai plus d’amis qui y jouent et en plus, j’ai déjà affronté l’Usap, qui restera à jamais mon club de coeur, à plusieurs reprises par le passé, avec le Stade français ou Lyon. »
Et Porical affiche un pourcentage de victoires impressionnant face à son ancien club. Avec 83 % de succès, il ne s’est incliné qu’une fois et a triomphé à cinq occasions. Un signe du destin ? « C’est encourageant, mais au fond, ça ne veut pas dire grand-chose. Perpignan est à mon sens le grand favori à la montée et nous serons donc les outsiders dimanche. On s’est à quoi s’attendre », avoue-t-il.
« CADOR » À LA RELANCE
Outsider, un statut que le numéro 15 aux 160 matchs de Top 14 et 1 244 points marqués, a connu l’an passé au Lou. Avant de se retrouver au chômage : « Je n’y suis resté qu’à peine quinze jours. Durant cette période, j’ai préparé la suite. Mais intérieurement, je savais que ça allait se décanter, car je trouvais anormal d’être dans cette situation après onze années passées en Top 14. Et au final, ça s’est bien terminé. »
Un challenge de trois ans à Béziers, dans l’ombre du Pro D2, que le buteur au pied d’or a privilégié pour se relancer : « Ce n’est pas du tout un problème pour moi, car c’est un championnat compétitif ! Mes deux dernières saisons ont été très difficiles avec le Lou, où j’ai d’abord été blessé avant de connaître l’an dernier la pire saison de ma carrière en termes de temps de jeu, avec la venue de Delon Armitage et la nonconcurrence installée au poste. Aujourd’hui, je préfère donc jouer en Pro D2, plutôt qu’être numéro deux ou trois en Top 14. » Dimanche, Jérôme Porical enchaînera sa troisième titularisation et tentera de confirmer ses débuts très prometteurs face à Aurillac, pour mener l’ASBH (13e de Pro D2) vers un succès capital : « On a un impératif comptable à respecter et on n’y parviendra seulement en réalisant un match plein sur quatre-vingts minutes, ce qui serait une référence pour nous. »
Le commencement de l’ultime chapitre de sa longue carrière ? « J’ai signé à Béziers pour trois ans et cela peut donc être mon dernier contrat, car j’aurais alors 35 ans. Mais je ne me pose pas encore la question. » L’instant présent a trop de valeur pour Jérôme Porical, qui est toujours à la recherche du temps (de jeu) perdu.