IL ÉTAIT UNE FOIS…
L’HISTOIRE DU DERBY ENTRE PERPIGNAN ET BÉZIERS CÉLÈBRE SES QUARANTE ANS.
Le bon vieux temps. Une autre époque comme diraient certains. 29 mai 1977, Béziers et Perpignan disputent au Parc des Princes la finale du championnat de France. Les deux équipes sont au sommet de leur art et dominent l’Hexagone de l’Ovalie. L’ASB s’impose 12 à 4, dominant une fois de plus une Usap impuissante. Quarante ans plus tard, terminé le temps des Imbernon, Goze, Genis d’un côté, des Astre, Saïsset et Paco de l’autre. Lointains sont les souvenirs de Sauclières et de son périlleux couloir. Les deux monuments du rugby français ont subi l’un après l’autre le virage du professionnalisme. Végétant dans un Pro D2 aux antipodes de leur hégémonie d’antan. Les héritiers, eux, tentent de faire perdurer à leur manière cette rivalité viscérale née entre les deux clubs. Avec parfois quelques entorses à l’histoire. Comme son père jadis, Jérôme Porical sera acteur dimanche de ce derby entre Biterrois et Catalans. À la seule exception qu’il revêtira la tunique héraultaise. Pour le reste, les retrouvailles de ces deux meilleurs ennemis il y a trois ans ont eu le mérite de raviver la flamme d’une rencontre si particulière. « C’est un match important pour les joueurs, c’est un match important pour le staff. Et surtout pour les supporters, qui risquent de se déplacer en nombre », confirme Tom Écochard. Non, le derby ne semble pas avoir perdu de son charme. Qu’importe le temps qui passe, qu’importe que les deux formations soient aujourd’hui si éloignées d’un Bouclier de Brennus autrefois monopolisé.
L’USAP À LA CORDE
Côté sport, les Sang et Or réussissent mieux que leurs aînés. Depuis la relégation de Perpignan, les Catalans se sont adjugé cinq des six derbys disputés contre l’ASBH. Mieux encore : depuis 2002, l’Usap s’est offert treize fois Béziers en seize confrontations. De quoi donner aux Perpignanais une once d’ascendant psychologique avant dimanche.
D’autant que les hommes du trio Lanta-Arlettaz-Freshwater présentent un début d’exercice quasi parfait. Les coleaders du championnat ont de quoi venir inquiéter une nouvelle fois leurs voisins. Mais si tous les signes convergent en faveur des Catalans, Tom Écochard ne manque pas de rester prudent. « Béziers est une équipe assez complète, ils sont quand même très costauds. Que ce soit devant ou derrière. Avec de très fortes individualités. Et puis c’est une équipe qui commence à se mettre en place petit à petit. Ils sont très dangereux. Ça va être difficile sur les quatre-vingts minutes, ça on le sait », prévient le demi de mêlée, conscient des performances réalisées par les siens lors des saisons précédentes. « Ce serait bien de faire pareil, mais les années se suivent et ne se ressemblent pas. Ce sont des contextes complètement différents. Ce sera un derby, un match difficile. Et si on peut avoir la même issue, on sera très content oui », conclut le joueur de 24 ans.