À LA VIE, À LA MORT
NARBONNE JAMAIS LE DERBY DE L’AUDE N’AVAIT EU AUTANT DE VALEUR. ON VOIT MAL COMMENT LE RCNM POURRAIT SE REMETTRE D’UNE NOUVELLE DÉCONVENUE.
Les chiffres sont éloquents. Après cinq journées, la fusée narbonnaise, si puissante sur le papier, n’a toujours pas décollé. La pire attaque du championnat pointe à la dernière place du classement, sans victoire et avec trois malheureux points dans la besace. L’heure est grave et ce derby de l’Aude sonne comme la dernière occasion de rebondir avant de profiter de la coupure pour, pourquoi pas, tout remettre à plat et repartir sur de bonnes bases.
Rugby professionnel oblige, le staff LabitBuada-Kefu pourrait ne pas survivre à une nouvelle déconvenue. Le ver est dans le fruit. Les CV de techniciens s’entassent sur le bureau de Bernard Archilla pour remplacer les trois entraîneurs en manque de résultats. Christian Labit en est conscient mais ne se formalise pas. « Mon cas personnel passe après l’intérêt du club. Je reste optimiste, je veux donner une image positive à mes joueurs. Nous autres les entraîneurs, nous sommes en danger toutes les semaines. C’est la loi du jeu. J’entends par-ci par-là que des techniciens en poste dans une équipe mal en point en Top 14 sont aussi en danger. Pourtant, ils ont abattu un travail formidable depuis cinq ans. Ce week-end, cela fera un an tout juste que je suis en poste. La compétition a repris depuis un mois à peine. Il faut du temps… Mon seul objectif est de rendre cette équipe meilleure parce que je crois sincèrement que mon groupe est bon. »
DU MIEUX MAIS IL MANQUE LES RÉSULTATS POSITIFS
Le vrai problème, donc, c’est le temps. Le temps qui manque cruellement. Le rugby moderne est devenu un commerce où les (bons) résultats doivent être immédiats. Pas le temps de gamberger. L’équipe narbonnaise, profondément remaniée à l’intersaison avec quinze arrivées, ne peut pas encore évoluer à son meilleur niveau. Les joueurs manquent de repères communs. Pourtant, il y a quand même du mieux. L’équipe est en progression. Le contenu du dernier match à Aurillac est beaucoup plus positif que celui de la première rencontre perdue contre Montauban. Ce premier match à domicile a d’ailleurs fait beaucoup de mal aux Audois. Ce soir-là, ils sont passés tout près d’une victoire étriquée. S’ils avaient eu un peu plus de réussite et de réalisme, ils auraient quatre points de plus au classement et la crise ne couverait pas. Le sort d’une saison tient à peu de chose. Labit reprend : « Contre Carcassonne, j’attends notre match référence. Ce sera un match à la vie, à la mort, face à une équipe qui jouera près de chez elle et qui sera surmotivée. » Ce match marquera-til un nouveau départ dans la saison du RCNM ? Réponse vendredi.