Midi Olympique

LA ROBE ET LA GARDE

- Par Philippe ALARY

En période de vendanges, il est clair que le ballon ovale a du mal à se faire une place au soleil de Bourgogne. Mais « le derby de la côte vineuse » bénéficie d’une appellatio­n d’origine contrôlée comme on le dirait d’un label de qualité. Et l’aréopage nuiton réuni autour de Vincent Lecheneaut espère bien faire de la cuvée 2017 un vin de garde quand bien même, dans l’esprit de l’éminent spécialist­e des cépages qu’est Bruno Clavelier, c’est le voisin beaunois qui a davantage le profil du grand cru classé : « Beaune est le favori logique de ce match et même de la poule. Au regard de son budget, de son recrutemen­t, notre voisin peut même nourrir des ambitions de montée », explique l’associé d’Eddy Joliveau au sein du staff managé par Régis Parot, deux anciens Dijonnais bien connus de tous les aficionado­s de l’hexagone.

Pourtant, les promus, promis, vont vendre chèrement leur peau. Autant la précédente saison s’était terminée en eau de boudin (Bièvre avait créé la surprise en phase finale de Fédérale 3 aux dépens d’un rival qui avait égaré le mode d’emploi), autant le repêchage sur tapis vert a été honoré comme il se doit par ceux qui ont aisément disposé de Bourges : « C’est une performanc­e d’autant plus intéressan­te qu’en face, il y avait de la densité », poursuit l’ancien sociétaire du légendaire La Voulte Sportif. Oui mais voilà, avec une « pointure » comme Jean-Jacques Renier, naguère préparateu­r physique de l’équipe de France de marathon, les Nuitons ont fini par user les protégés de Pascal Da Cruz : « Lors de notre dernier match de la saison précédente, nous avions déjoué. Dimanche dernier, au contraire, nous avons joué juste. »

TOURNÉS VERS L’OFFENSIVE

Pour autant, nul ne s’enflamme à la suite de l’obtention de ce succès bonifié. Tout juste Bruno Clavelier consent-il à reconnaîtr­e que « l’effectif est plus étoffé ». Il n’en fallait pas plus pour élever d’un cran le niveau de vigilance d’un hôte dont Sébastien Magnat se fait très volontiers le porte-parole : « Le favori, pour moi, c’est Orsay, demi-finaliste l’an passé, qui avait gagné le droit d’évoluer en Fédérale 1. C’est sûr, nous espérions l’emporter à Antony mais comme nous partions dans l’inconnu, nous ne nous attendions certaineme­nt pas à un tel écart. » Modeste au possible, l’ex-mentor des Viennois sacrés champions de France en 2012 aux dépens de Saint-Sulpiciens pourtant plus puissants : « Vous savez, il faut se méfier des clichés qui collent à la peau du rugby bourguigno­n. Le rugby d’usure, le rugby à dix ou tout s’arrête au demi-defermetur­e, très peu pour nous ! Nous essayons de mettre un maximum d’intensité dans nos enchaîneme­nts et les Nuitons sont dans un état d’esprit analogue. » Une sincérité de bon aloi, d’autant que dans les deux camps, les têtes d’affiche ne sont pas légion. On citera Teléfoni, l’ancien Carcassonn­ais, parmi les recrues à suivre chez les recevants. Chez les visiteurs, coup de projecteur sur Vinaya Wakanivuga, lauréat des éditions 2011 et 2014 du Pro D2 avec le Lou.

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