Entraîneurs non-diplômés : un problème et un danger juridique ?
Faut-il être diplômé pour exercer les fonctions d’entraîneur en Top 14 ? Oui… Et non. Aberrant ? Pas tant que ça, si on veut se souvenir que la défense du XV de France a longtemps été l’apanage d’un entraîneur non diplômé… Disons, au sujet du Top 14, que l’évolution de sa réalité n’a pas été accompagnée par les textes. « Dans les règles, la LNR oblige tous les clubs à présenter deux entraîneurs diplômés, l’un d’entre eux pouvant être en formation, explique la directrice générale de Tech XV Marion Pélissié. Sauf que c’est une obligation qui existe depuis dix ans et n’a jamais été modifiée, alors que la composition des staffs a énormément évolué. Si bien qu’aujourd’hui, on retrouve de tout. Certains clubs choisissent de qualifier systématiquement tous leurs entraîneurs, d’autres pas du tout. C’est une tendance que l’on rencontre de plus en plus avec l’arrivée des entraîneurs dits « spécialisés », souvent étrangers. » Une concurrence déloyale qui présente également un problème sur le plan juridique. « Le problème c’est qu’en France, le Code du Sport stipule qu’il faut être diplômé pour exercer la fonction d’entraîneur, explique Pélissié. Si bien qu’on se retrouve aujourd’hui dans la situation où la FFR et la LNR ne font tout simplement pas respecter le Code du Sport. Ce n’est pas anodin, car le Code du Sport est lié à la sécurité du joueur. Admettons donc qu’un joueur s’attaque à la fin de sa carrière à son ancien staff, en lui reprochant d’avoir pris des risques avec sa santé et de ne pas avoir respecté son intégrité physique, par exemple dans le cadre d’une commotion cérébrale. S’il s’avère que ces entraîneurs n’étaient pas diplômés, cela peut constituer un élément aggravant. » En ces temps où on n’a jamais autant parlé de sécurité du joueur, cela méritait peut-être d’être signalé…