Midi Olympique

L’union fait la force

LES BÉGLO-BORDELAIS ONT FAIT FORTE IMPRESSION CONTRE MONTPELLIE­R. GRAND CRU EN PERSPECTIV­E.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr * Aucun des titulaires de 2013 n’était présent en 2017 puisque Rey, Talebula et Chalmers n’étaient pas sur la feuille de match. Seul Jefferson Poirot aura joué les deux rencontres, chaque f

Par quel bout donc prendre ce succès magnifique des Bordelais ? Magnifique parce qu’inattendu dans son ampleur et sa beauté face à l’épouvantai­l du Top 14. Il nous a rappelé le contexte du fameux 41-0 de février 2013 contre le Toulon de Wilkinson et Botha, considéré comme l’acmé de l’UBB en Top 14*. La victoire de 2017 fut d’abord celle de la vitesse comme Jacques Brunel nous l’a confirmé après la rencontre : « Oui, nous voulions mettre de la vitesse et de la continuité, c’est notre jeu. Même si le scénario nous a servis avec cet essai refusé à l’adversaire à 24-10… ». Les Bordelais avaient le sentiment d’avoir imposé le rugby offensif auquel ils aspirent depuis la reprise de l’entraîneme­nt, un jeu où l’on essaie d’enchaîner des passes debout, pas trop loin des points de fixation, sur un tiers de terrain en gros, avec des soutiens proches, pour essayer de trouver le « offload » qui va faire la différence. Et des offloads, il y en a eu un wagon. « Aujourd’hui, nous avons vu le jeu que l’on veut pratiquer, c’est une certitude. C’est dans cet esprit qu’on travaille. Mais il y a toujours une question de réussite, nous n’avions la confiance, nous n’avons pas fait tomber le ballon, nous avons su garder le tempo. Ça ne veut pas dire que nous sommes tout d’un coup les meilleurs et que nous étions les plus mauvais à Lyon. Il y aura toujours des moments où ça ne marchera pas… Et puis, il faut tenir compte que Montpellie­r avait un peu changé son effectif. »

Évidemment, avec les Nadolo, Steyn et Picamoles et les frères Du Plessis, tout aurait été un peu plus difficile. Si Mikautadze n’avait pas été expulsé également. Mais n’empêche, on a vraiment cru voir à travers l’exploit de l’UBB, la validation du système de jeu que travaille le trio Brunel-Teague-Davidson depuis le mois de juin. Dès le début, Laurent Marti nous avait prévenus de l’émergence d’un nouveau système de jeu très pensé de son trio de technicien­s. Le projet n’était pas secret mais il nous était difficile de rentrer dans les détails. « Ils nous attendaien­t plus « large-large », nous avons joué plus près de l’axe », résumait Sébastien Taofifenua. Jacques Brunel rappelait aussi un autre point fondamenta­l, les cinq internatio­naux qui avaient manqué la préparatio­n, ont pu à leur tour s’intégrer au nouveau schéma. Nous l’avons constaté via Clément Maynadier par exemple, très à son aise dans le jeu courant. « Autant au niveau physique qu’au niveau de l’empreinte dans l’équipe, ils sont intégrés. Quand on travaille continuell­ement dans un groupe toute la semaine, on s’y sent bien, on connaît les systèmes, on a bien travaillé dessus. Ils sont désormais dans le rythme de croisière. »

LA BONNE MÊLÉE SURPRISE FINALE

Bordeaux compte cinq internatio­naux dans le groupe des 45 plus Jean-Baptiste Poux, qui intervient dans le staff du XV de France depuis l’hiver dernier. Et l’on comprend pourquoi au vu de la performanc­e de la mêlée girondine. Elle avait souffert à Lyon, mais le surnommé « Brad » a tout réparé en une semaine de travail acharné. Contre Montpellie­r, elle a constammen­t avancé, quels que soient les changement­s décidés au fil du match.

Brunel l’a souligné à travers le cas de Peni Ravai qui a joué 18 minutes. « Il est entré à droite et ça s’est très bien passé. » Il faisait référence à l’expérience malheureus­e de Castres où le Fidjien venu d’Aurillac avait souffert. « Oui, c’était la première fois que je jouais à ce poste en France. Mais en travaillan­t avec lui, j’ai appris beaucoup de choses très vite. Ce n’est pas facile de jouer avec les deux épaules prises », commenta-t-il fier d’avoir activement participé à la fête. Une fête qui aura finalement fait passer au second plan les bisbilles entre Laurent Marti et Mohed Altrad. Les deux hommes se sont d’ailleurs salués. Et c’est tant mieux !

 ?? Simon Hickey, l’ouvreur de l’UBB, plaqué par le numéro 8 de Montpellie­r Wiann Liebenberg. Photo Icon Sport ??
Simon Hickey, l’ouvreur de l’UBB, plaqué par le numéro 8 de Montpellie­r Wiann Liebenberg. Photo Icon Sport
 ?? Yann Lesgourgue­s a été l’un des grands artisans de la victoire de l’UBB. Les Girondins réalisent le gros coup de cette cinquième journée en étrillant un MHR qui paraissait jusque-là invincible. Photo Icon Sport ??
Yann Lesgourgue­s a été l’un des grands artisans de la victoire de l’UBB. Les Girondins réalisent le gros coup de cette cinquième journée en étrillant un MHR qui paraissait jusque-là invincible. Photo Icon Sport

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