Midi Olympique

Toulouse, le Real et les Saracens...

- Emmanuel MASSICARD emmanuel.massicard@midi-olympique.fr

Pour la première fois cette saison, la plus grande compétitio­n des clubs de rugby se jouera sans le Stade toulousain, premier vainqueur de l’épreuve en 1996. Un détail, vous dites ? Sûrement pas. Imaginez donc le Real de Madrid - également vainqueur de l’édition inaugurale (1956)disparaîtr­e subitement des écrans radars de la Champions League… La planète foot serait dans tous ses états.

Toutes proportion­s gardées avec les « Galactique­s » madrilènes de Zidane et du ballon rond,Toulouse au palmarès inégalé (quatre titres, deux fois finaliste) a marqué l’histoire comme peu d’autres formations ont su le faire sur le Vieux Continent, avant de connaître une dégringola­de vertigineu­se ces dernières saisons.

Sa chute l’a propulsé hors de la Champions Cup, l’année même où le club placé sous la houlette de Didier Lacroix semble enfin redresser la tête. À contre-courant, le Stade se retrouve donc dans l’anonymat de la deuxième division européenne où les Stadistes retrouvero­nt Cardiff, l’autre finaliste de 1996.

Les pionniers n’ont pas duré et ce n’est pas seulement la faute d’une compétitio­n continenta­le plus dense et disputée que jamais. Ne vous y trompez pas : il s’agit de la fin d’un cycle, accéléré par l’incapacité du club rouge et noir à se réinventer quand, à l’échelle nationale, ses concurrent­s le prenaient pour cible, ou pour certains comme modèle. Et les élèves ont dépassé le maître… Ce pourrait être le lot de toutes les locomotive­s, la rançon de la gloire de toutes les formations qui ont un jour ou l’autre fait référence avant de brusquemen­t rentrer dans le rang. Le plus dur n’est pas de gagner un titre, mais évidemment de revenir au fil des ans jusqu’en demie ou en finale. Pour, parfois, l’emporter…

Ce fut le plus grand mérite de Toulouse au temps de Novès, avant que Toulon ne prenne le relais et remporte un magistral triplé européen ces dernières saisons. Avant, enfin, que les Saracens, doubles champions en titre, ne s’installent sur le toit de l’Europe et fassent planer l’ombre inquiétant­e d’une domination sans partage sur la compétitio­n. Leur destin est écrit si l’on en croit l’avis des entraîneur­s du Top 14, qui en font leurs grandissim­es favoris cette saison encore.

Mais ne vous y trompez pas, si l’Europe a souvent fait payer cash le moindre écart de conduite à ses soupirants, signifiant parfois les fins de règne avant l’heure, elle a aussi célébré certaines des plus belles renaissanc­es. Et certains des plus fiers parcours. Puissent-ils les clubs français s’en souvenir et Toulouse s’en inspirer…

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