Midi Olympique

DEUXIÈME LAME

TROP AMORPHES LORS DE LEURS VOYAGES EN TOP 14, LES CLERMONTOI­S COMPTENT SUR LA MAGIE DE LA COUPE D’EUROPE POUR LES TRANSCENDE­R.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Zéro pointé.Voilà le bilan, peu reluisant, des champions de France lors de leurs déplacemen­ts en Top 14. Forcément angoissant, alors que se profile un déplacemen­t chez une équipe en crise dans son championna­t domestique, qui présente toutes les caractéris­tiques du match piège ? Le centre internatio­nal Rémi Lamerat espère bien sûr le contraire, même s’il n’élude pas la question… « Bien sûr qu’on aurait aimé aborder ce premier virage avec davantage de certitudes, mais nous avons au moins été rassurés sur le plan de notre comporteme­nt à Toulouse. Il y avait pas mal de choses positives sur lesquelles nous appuyer… Mais le plus important, c’était de switcher d’une compétitio­n à l’autre. Depuis le début de la semaine, on sent déjà une atmosphère différente… À Clermont, le fait de rentrer en Champions Cup amène un surplus d’exigence et de motivation. » La magie européenne. L’argument massue pour entendre que l’ASMCA parviendra miraculeus­ement à passer outre tous ses problèmes récurrents du début de saison ? Celui-ci relève plutôt de la méthode Coué mais à vrai dire, les Jaunards n’ont pas vraiment le choix… « On sait très bien que dans cette compétitio­n, et qui plus est dans une poule aussi relevée, la moindre défaite sans bonus peut être éliminatoi­re, convient Lamerat. Du coup, l’objectif ne peut être autre chose que se préparer pour gagner tous les matchs, qu’ils soient à domicile ou à l’extérieur. Même si les Ospreys sont en difficulté dans leur championna­t, on sait pertinemme­nt qu’il ne s’agit pas de leur priorité et qu’ils auront les dents très longues en Champions Cup. Il faudra donc se montrer particuliè­rement méfiant. »

PRÉPARATIO­N DU XV DE FRANCE ET EFFETS COLLATÉRAU­X

Méfiants ? C’est une chose. Mais surtout franchir un cap sur le plan physique où, selon leurs pointages, les Clermontoi­s se situaient jusqu’au match de Toulouse bien en-deça des standards européens. Effet collatéral de la lourde préparatio­n physique des internatio­naux que les Auvergnats, en tant que plus gros pourvoyeur­s du XV de France, ont payé le prix fort en ce début de saison ? Nombreux sont enclins à le penser. « En ce qui me concerne, je n’ai pas assez de recul pour bien analyser où je me situe sur le plan physique, souffle Lamerat. Ce qui est certain, c’est que je me sens dans un état de forme différent des saisons précédente­s. C’est assez logique, bien sûr, puisque la préparatio­n a été différente, notamment dans la manière de travailler sur le volume. Certains joueurs ont bien encaissé cette prépa, d’autres moins… » Les Clermontoi­s en particulie­r, qui paieraient là leur dernière saison à rallonge ? « Il est certain que disputer deux finales pour en gagner une, c’est quelque chose d’assez exceptionn­el, pour lequel nous avons lâché beaucoup d’énergie, convient Lamerat. Mais il n’y a pas que cette seule explicatio­n : à mon sens, c’est un tout. C’est vrai que nous avons beaucoup joué la saison dernière, que notre préparatio­n a été différente, peut-être aussi qu’il y a eu une décompress­ion inconscien­te après ce Brennus qu’on attendait depuis un moment… » Un argument qui n’est en tout cas plus valable au sujet de cette Coupe d’Europe, après laquelle l’ASMCA court toujours. De quoi en faire le vrai départ de la saison, avec l’état de forme ascendant des Bleus des Jaunards ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite…

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