SE LÂCHER… OU LÂCHER ?
INCAPABLES DE CONFIRMER LEURS PROGRÈS ENTREVUS À BRIVE OÙ ILS ONT MANQUÉ D’ENGAGEMENT, LES CASTRAIS VONT TENTER PROFITER DE LA COUPE D’EUROPE POUR RETROUVER UNE DYNAMIQUE ENFIN POSITIVE...
Après sept journées de Top 14, le constat est inéluctable : le CO est branché sur courant alternatif. Une bonne mitemps par ci, une autre par là… mais toujours pas de match référence. Il y eut bien cette probante victoire face au champion de France clermontois, mais elle fut gâchée par une soixante mauvaises premières minutes à Brive, la semaine dernière. Pas idéal au moment d’accueillir le Munster, véritable monstre sacré de la compétition, double champion d’Europe (2006 et 2008) et cinq fois demifinalistes des neuf dernières éditions. Alors ? Que faire ? Attendre que le monstre irlandais se pointe et le laisser s’imposer à Pierre-Fabre ? Que nenni. La Coupe d’Europe est une compétition bien trop courte pour pardonner la défaite à domicile : « On sait très bien que pour espérer une qualification en Coupe d’Europe, il faut rester invaincu à domicile. Perdre ce premier match à la maison pourrait donc nous mettre une grosse épine dans le pied », expliquait l’arrière castrais Julien Dumora.
Les Castrais vont donc devoir relever un défi, essentiellement mental. Celui de profiter de cette compétition parallèle pour chasser la morosité et la frustration accumulées en Top 14. Même si les résultats ne sont pas au rendez-vous que cette campagne européenne n’aboutit pas, ils devront faire de cette parenthèse européenne un trempli pour la suite : « On doit se servir de cette compétition pour nous remettre les idées en place, prendre du plaisir, nous retrouver dans le combat et dans l’engagement et gommer ces fautes de main qui nous empêchent de développer notre jeu au delà de quatre séquences. Il faudra réattaquer cette fin de bloc avant la trêve de novembre pied au plancher. »
LES LEÇONS DES WARRIORS
Et quoi de mieux qu’une victoire pour relancer une dynamique ? Pour cela, il faudra vaincre le Munster des Stander, O’Mahony, Murray, Bleyendaal… Jusqu’ici, les hommes d’O’Mahony ont perdu deux rencontres Le derby d’une courte tête face au Leinster la semaine dernière (23-17) et une autre, nettement plus sévère il y a trois semaines, chez le leader Glasgow, 37 à 10. Certes, quelques cadres manquaient à l’appel comme Stander, Murray, et Earls. Mais elle comptait tout de même le talonneur néo-zélandais Rhys Marshall, le flanker irlandais Tommy O’Donnell, l’ouvreur Tyler Bleyendaal, et sa paire habituelle de centre Scannell-Farrell. Ils ont pourtant été balayés par quatre essais à deux et ont été mis sous pression comme en témoignent ces cartons jaune et rouge donnés respectivement au deuxième ligne Billy Holland et au troisième ligne Fineen Wycherley.
Alors, quelles leçons les Castrais peuvent retirer de cette rencontre ? La première, c’est qu’ils doivent gagner la bataille de l’occupation du terrain. Ce soir-là, l’ouvreur écossais Finn Russell avait réalisé un grand match, tant dans l’occupation que par sa précision face aux perches, avec 17 points inscrits. La seconde, c’est que les Écossais avaient débordé les Irlandais par leur seule vitesse, symbole de la patte de leur nouveau manager le Néo-Zélandais Dave Rennie qui remporta deux Super Rugby avec les Chiefs. S’ils veulent les imiter, les Castrais devront s’assurer des libérations rapides, et surtout gommer ces fautes de main qui polluent leur jeu depuis le début de la saison. « Ce sont les meilleurs matchs à jouer. Il faudra monter le curseur dans l’agressivité. Les rencontres européennes sont souvent enlevées, c’est l’occasion idéale de se lâcher », positivait Julien Dumora. De sages paroles, en guise de promesses qu’il ne reste plus qu’à tenir.