Midi Olympique

ATTENTION, TOURNANT…

REVIGORÉ PAR SA VICTOIRE À AURILLAC, BAYONNE ABORDE L’UN DES MATCHS LES PLUS DÉLICATS À DOMICILE. L’AVIRON VOIT SON DESTIN ACCROCHÉ AU DERBY.

- Par Jean-Marie MENDI

Ils n’étaient pas plus nombreux que d’ordinaire durant ces derniers jours précédant le retour du derby. Les flèches de la cathédrale léchées par les rayons du soleil, en arrière-plan du terrain d’entraîneme­nt, leur importaien­t peu. Ces supporters inconditio­nnels, la performanc­e à Aurillac en ces temps de disette étant passée par là, hissaient leur optimisme. Une victoire suffit, après tout, à enflammer le bayonnais. Alors, champion du monde ? « Du Pays basque peut être ! » relativise l’un d’entre eux. Programme amplement suffisant pour l’instant. Et préoccupan­t. Le derby passionne toujours. Et pourtant, chez les joueurs bayonnais, ils ne sont pas légion à avoir grandi dans la concurrenc­e. Ils se compteront cinq sur la feuille de match, Tisseron, Laveau, Rouet, Duputs et Iguiniz, le plus ancien, plus de 300 matchs au compteur avec la tunique bleue. Le pilier gauche n’en a pas souvenance exacte mais il a dû en disputer une quinzaine. « Je n’en ai loupé que deux dans ma carrière, précise-t-il. C’est loin d’être une routine. Chaque match est différent. La pression est toujours là. Mais la seule chose qui importe dans ce genre de match, c’est d’être à 100 %, de ne pas avoir de regrets. » Le pilier basque sait que tous ses coéquipier­s vont se sentir concernés. Même ceux qui viennent d’ailleurs ne peuvent que s’imprégner de ce rendez-vous retrouvé. « Ils ne se rendent pas compte de ce qui les attend, prévient-il. C’est un moment particulie­r. Ça va en surprendre plus d’un. Même les étrangers qui ont un certain détachemen­t. » Sauf peut-être Martin Bustos Moyano.

ALIGNER ENFIN DEUX PERFORMANC­ES

Arrivé en 2013, l’un des plus rompus à ce genre de rencontres connaît tous les ressorts d’un derby. L’ancien joueur de foot du club Belgrano de Cordoba, l’une des grandes métropoles argentines, en ressent très profondéme­nt les joies et les déceptions. « J’ai vécu la rivalité entre Belgrano et Talleres, l’autre club de Cordoba. On ne parle que de ça dans la ville. Tout le monde attend ces matchs. Alors je comprends parfaiteme­nt les supporters. Je me mets dans leur peau. Quand tu perds contre Biarritz, tu mets huit jours à récupérer… Il faut éviter toute pression avant ce match. Cette semaine, je ne vais pas en ville… »

Les derbies réussis, moments riches, se construise­nt inévitable­ment dans la victoire… « Le meilleur derby que j’ai vécu, continue le capitaine bayonnais, c’est celui d’il y a deux ans, à Jean-Dauger. On avait fait une très bonne première mi-temps. Ensuite, Biarritz s’était rapproché. Mais on avait préservé le gain du match. En plus, il faisait beau, etil y avait du monde ! »

Et comme tout derby, l’enjeu ne se niche pas seulement dans la rivalité. Chacun, comme souvent, a besoin de points. « On doit rester dans notre bulle, insiste martin Bustos Moyano. On doit préparer ce match comme tous les autres. Ce n’est pas parce que c’est Biarritz qu’il doit y avoir du changement. Ce match doit être important, non pas parce que c’est un derby, sinon parce qu’il faut confirmer le résultat face à Aurillac. C’est ce que j’ai dit au groupe. »

Voilà presque deux ans que Bayonne n’a pas aligné deux performanc­es d’affilée. Car même à Jean-Dauger, battre Biarritz en serait une… Alors, champion ?

 ?? Derewiany Photo Midi Olympique - Patrick ?? C’est jour de derby et, une fois de plus, Aretz Iguiniz sera sur le pont pour défendre les couleurs de l’Aviron.
Derewiany Photo Midi Olympique - Patrick C’est jour de derby et, une fois de plus, Aretz Iguiniz sera sur le pont pour défendre les couleurs de l’Aviron.

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