PAS LE FAIT DU HASARD
Non, n’en déplaise aux nostalgiques de Mike Brant, on ne se retrouve pas toujours par hasard. Ainsi, Sparnaciens et Rissois en avaient déjà décousu, au printemps 2016, à l’échelon inférieur. Aujourd’hui toutefois ,le passé appartient au passé. Nul effet d’annonce ni d’icône comme put l’être en son temps Hervé Chaffardon, le géant de Lesdiguières,lors de l’éphémère parenthèse ouverte en Fédérale 1 à la fin de la précédente décennie. Issu du vivier picard, tout comme son colistier Pascal Derible, Jérémy Delcroix évoque, à travers les résultats obtenus, une formation dont le plancher et le plafond sont relativement proches. Victorieux de justesse d’Orsay lors de la journée inaugurale, les Marnais ont contraint, par exemple, leurs hôtes de Bourges à leur concéder un très intéressant bonus défensif. Autant dire que le promu essonien sera d’autant moins pris à la légère que « le passage du groupe élargi à l’ossature restreinte s’est fait sans doute plus facilement qu’ailleurs, vu que l’effectif n’a rien de pléthorique ». Un effectif connoté du double point de vue de la jeunesse et de la relance. On pense aux frères Rivera (Julien a rejoint Florian), deux anciens pensionnaires du vivier aurillacois piloté par Roméo Gontineac. On pense également à Florent Dufrenois, qui a connu l’antichambre de l’Élite sous la bannière massicoise au poste de pilier puis l’échelon fédéral le plus élevé sous celle de Bobigny, en deuxième ligne. Massy justement, c’est un peu - beaucoup - la référence de Stéphane Lastapis, principal mentor d’Essoniens qui se rendront « sans aucune pression » chez un rival « plus expérimenté ». Et pour cause. Du fait du fameux match de phase finale narré en préambule, Épernay a établi sa tête de pont la saison dernière tandis que Ris-Orangis continue « à essuyer les plâtres ». Et l’ancien coach de Domont de citer les revers essuyés à domicile face au Puc puis à Orsay. Et quand bien même le succès aux dépens de Bourges a apporté son lot de sérénité, Stéphane Lastapis n’exclut pas l’hypothèse d’une poule à deux vitesses : « En termes de budget, nous savons quelle est notre place, et, de ce fait, l’objectif avoué, c’est le maintien. »
DE LA PRUDENCE
Il est vrai que le dossard numéro 2 d’un département dont Massy est bien parti pour détenir le leadership est déjà un bel aboutissement pour ceux que pilotent également Jonathan Meiller. Peu d’aficionados connaissent Rodriguez, le préposé à la défense du dernier rempart, ou encore Lyès Tacherist, le talonneur issu de la sacro-sainte formation locale emmenée en guise de viatique. Et puis, l’absence de Rémy Rome (entorse à la cheville) ne plaide pas franchement en faveur d’un exploit. Pourtant, Jérémy Delcroix reste prudent : « RisOrangis produit énormément de jeu, et si déficit à la finition il y a, nous ferons très attention qu’il ne soit pas comblé à nos dépens en l’espace d’un seul match. » On ne saurait être plus modeste. Comme quoi la proximité des luxueux vins qui contribuent à la rénommée de l’hexagone n’amène absolument pas les pragmatiques Champenois à s’enivrer à l’avance des effluves de la victoire.