Midi Olympique

ON JOUE DIMANCHE ?

LE CLUB A DECLARÉ SON PREMIER FORFAIT LA SEMAINE DERNIÈRE. L’ÉQUIPE PREMIÈRE EST EN DIFFICULTÉ, LES JEUNES ONT DEJÀ JETÉ L’ÉPONGE.

- Par Guillaume CYPRIEN

La saison à peine débutée, les joueurs de Ballancour­t ont déjà jeté l’éponge dimanche dernier, alors qu’ils devaient disputer leur deuxième match de championna­t à Bagnolet. Nous sommes en Deuxième Série, en Ile-de-France. Ils étaient douze à l’entraîneme­nt le vendredi soir. Le dimanche précédent, les dirigeants avaient peiné pour rassembler vingt « gonzes ». L’un d’eux en est sorti K.-O., et un autre a pris un carton. En enlevant les « volatiles », l’effectif a fondu comme neige au soleil, et le forfait est devenu inéluctabl­e.

Cette difficulté n’est pas nouvelle. Alors que l’équipe s’était qualifiée, la saison dernière, en match de barrage du championna­t de France de Troisème Série, elle était partie disputer ce premier tour des phases finales avec seulement dix-huit coéquipier­s. Et si la saveur des phases finales ne parvient même pas à rassembler des gourmets… « C’est difficile à admettre comme situation, dit le président Willy Toulouse, un ancien joueur. C’est vraiment le rugby à la carte. Les joueurs y viennent un peu comme à la salle de sport, selon leurs envies du moment. » Et la situation illustre la difficulté à faire perdurer ce rugby des villages qui entoure la capitale.

UNE VIRÉE À PARIS

Ballancour­t est un jeune club créé en 1982 par des gens motivés dans une zone géographiq­ue peu dense. Sans aucune grande agglomérat­ion à proximité immédiate, ses licenciés proviennen­t selon le dernier décompte d’une quarantain­e de petites localités environnan­tes. Les dirigeants sont actifs. Le club initie des actions dans les écoles avec le Scola rugby. À l’école de rugby, on dénombrait une vingtaine d’éducateurs pour une centaine d’enfants la saison dernière. Mais une baisse a été constatée à la rentrée, et l’éparpillem­ent des licenciés est devenu un handicap trop lourd au moment des âges critiques.

Cette saison, le club a dû fermer les deux catégories des cadets et des juniors. Seulement six jeunes

avaient pris leur licence dans chaque équipe. Un rapprochem­ent avait été prévu avec Etampes, mais il a été annulé faute de combattant­s. Ballancour­t ne dispose donc plus des catégories intermédia­ires entre son école de rugby et ses seniors. Et ses seniors… « Nous sommes dans l’expectativ­e, raconte Loïc Barthélémy, l’un des trois entraîneur­s de la première. Nous avons déjà connu des difficulté­s, mais jamais aussi rapidement. En début de saison, nous avions découvert un vestiaire pratiqueme­nt vide au moment d’un entraîneme­nt, parce que des joueurs avaient décidé soudain d’aller faire une virée à Paris. On fait tout ce qu’on peut. L’encadremen­t n’est pas démotivé. Mais ce n’est pas facile de faire vivre le rugby dans une zone comme la nôtre si les joueurs ne montrent pas davantage de solidarité et de rigueur entre eux. »

Dimanche, Billancour­t doit accueillir Vélizy-Villacoubl­ay. Le président Willy Toulouse a provoqué une réunion en milieu de semaine pour rassembler ses troupes. Opération réussie ? À voir dimanche à 15 heures.

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Photo DR Les difficulté­s s’accumulent en ce début de saison pour les Francilien­s.

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