ON JOUE DIMANCHE ?
LE CLUB A DECLARÉ SON PREMIER FORFAIT LA SEMAINE DERNIÈRE. L’ÉQUIPE PREMIÈRE EST EN DIFFICULTÉ, LES JEUNES ONT DEJÀ JETÉ L’ÉPONGE.
La saison à peine débutée, les joueurs de Ballancourt ont déjà jeté l’éponge dimanche dernier, alors qu’ils devaient disputer leur deuxième match de championnat à Bagnolet. Nous sommes en Deuxième Série, en Ile-de-France. Ils étaient douze à l’entraînement le vendredi soir. Le dimanche précédent, les dirigeants avaient peiné pour rassembler vingt « gonzes ». L’un d’eux en est sorti K.-O., et un autre a pris un carton. En enlevant les « volatiles », l’effectif a fondu comme neige au soleil, et le forfait est devenu inéluctable.
Cette difficulté n’est pas nouvelle. Alors que l’équipe s’était qualifiée, la saison dernière, en match de barrage du championnat de France de Troisème Série, elle était partie disputer ce premier tour des phases finales avec seulement dix-huit coéquipiers. Et si la saveur des phases finales ne parvient même pas à rassembler des gourmets… « C’est difficile à admettre comme situation, dit le président Willy Toulouse, un ancien joueur. C’est vraiment le rugby à la carte. Les joueurs y viennent un peu comme à la salle de sport, selon leurs envies du moment. » Et la situation illustre la difficulté à faire perdurer ce rugby des villages qui entoure la capitale.
UNE VIRÉE À PARIS
Ballancourt est un jeune club créé en 1982 par des gens motivés dans une zone géographique peu dense. Sans aucune grande agglomération à proximité immédiate, ses licenciés proviennent selon le dernier décompte d’une quarantaine de petites localités environnantes. Les dirigeants sont actifs. Le club initie des actions dans les écoles avec le Scola rugby. À l’école de rugby, on dénombrait une vingtaine d’éducateurs pour une centaine d’enfants la saison dernière. Mais une baisse a été constatée à la rentrée, et l’éparpillement des licenciés est devenu un handicap trop lourd au moment des âges critiques.
Cette saison, le club a dû fermer les deux catégories des cadets et des juniors. Seulement six jeunes
avaient pris leur licence dans chaque équipe. Un rapprochement avait été prévu avec Etampes, mais il a été annulé faute de combattants. Ballancourt ne dispose donc plus des catégories intermédiaires entre son école de rugby et ses seniors. Et ses seniors… « Nous sommes dans l’expectative, raconte Loïc Barthélémy, l’un des trois entraîneurs de la première. Nous avons déjà connu des difficultés, mais jamais aussi rapidement. En début de saison, nous avions découvert un vestiaire pratiquement vide au moment d’un entraînement, parce que des joueurs avaient décidé soudain d’aller faire une virée à Paris. On fait tout ce qu’on peut. L’encadrement n’est pas démotivé. Mais ce n’est pas facile de faire vivre le rugby dans une zone comme la nôtre si les joueurs ne montrent pas davantage de solidarité et de rigueur entre eux. »
Dimanche, Billancourt doit accueillir Vélizy-Villacoublay. Le président Willy Toulouse a provoqué une réunion en milieu de semaine pour rassembler ses troupes. Opération réussie ? À voir dimanche à 15 heures.